La mondialisation ne laisse personne indifférent. L'intérêt économique est la première motivation des nouveaux diplômés algériens. Ces derniers, très nombreux en France et dans d'autres pays européens où la concurrence asiatique (chinoise, indienne, pakistanaise… et récemment celle des pays européens ayant intégré l'UE) fait rage, cherchent désormais d'autres horizons. Les pays du Golfe et le Moyen-Orient restent les deux destinations les plus prisées par les diplômés algériens. Et c'est peut-être cet objectif, parmi d'autres facteurs qui pousse les émigrés algériens à revenir pour «redémarrer». C'est en tout cas une question qui a été traitée par le professeur Vincent Geisser, président du Centre d'études sur les migrations à Paris, lors du colloque sur l'émigration organisé au musée du Bardo. Sous le thème : «La question des étudiants maghrébins formés à l'étranger et leur devenir ici et là-bas», M. Geisser a souligné que les dix prochaines années verront une «émigration intellectuelle» massive vers les pays du Golfe qui enregistrent une dynamique extraordinaire en matière d'introduction des nouvelles technologies. Cependant, M. Geisser a souligné que ce départ vers les nouveaux paradis financiers pourrait se faire directement des pays où vivent ces émigrés sans passer par l'Algérie. Qualifiant cette nouvelle tendance de l'émigration de «troisième voie», M. Geisser a expliqué que les émigrés algériens qui ont suivi des études supérieures dans les universités, les instituts et les grandes écoles, sont généralement animés par une même motivation : achever leur cursus dans les meilleures conditions et rentrer au pays d'origine pour se faire une situation. Mais selon lui, ce mythe du retour est souvent brisé par la réalité du sous-développement de leur pays. Alors ils essayent, à défaut de rester dans leurs pays d'accueil, de tenter leur chance sous d'autres cieux.