Résumé de la 7e partie n Dans les différentes versions maghrébines de l'épopée de Djazia, la belle bédouine est toujours convoitée par les hommes. Pour l'Algérie, plusieurs versions de l'histoire de Djazia et de Dhiyab ont été recueillies, et ce, dès le XIXe siècle, par les auteurs européens. L'une des plus anciennes recensions a été réalisée en 1865 par L. Féraud. Le récit provient de la région des Babors, dans la Kabylie dite orientale, et il est question, comme dans beaucoup d'autres versions, de la lutte acharnée que se livraient Hilaliens arabes et Zénata berbères. Djazia est présentée comme une femme très belle et surtout très intelligente. Elle possède le don de résoudre les énigmes les plus compliquées et de battre au jeu tous ceux qui osent la défier. Elle devient la maîtresse de Klifa al-Zénati et, après l'avoir aimé passionnément, elle se met à le haïr avec acharnement. Plus tard, apprenant sa mort, elle se rend sur sa tombe et la profane, en faisant uriner dessus sa chamelle. Mais, dit la légende, elle est subitement prise de malaise et meurt. On l'enterre auprès du Zénati. Fin pathétique des deux anciens amoureux, devenus ennemis, de nouveau réunis par la mort ! En 1879, V. Largeau publie des récits qu'il a fait écrire par un cheikh d'El-Oued. Parmi les textes produits, il y a «l'histoire de Dhiyab fils de Khalem» sans doute mis pour Ghanem, nom que l'on retrouve partout pour le père de Dhiyab. Le récit met face à face Dhiyab et sa belle cousine Djazia : ils s'aiment mais tous les deux ont un fort caractère et aucun ne veut faire de concession à l'autre. Comme Dhiyab n'est pas le seul à aimer Djazia et à vouloir l'épouser, la jeune femme organise une joute au cours de laquelle les prétendants doivent s'affronter. Dhiyab remporte les épreuves, mais il ne va pas épouser pour autant Djazia. En effet, la famine sévissant dans la tribu, les chefs hilaliens vont quémander de la nourriture auprès de leurs voisins berbères qui acceptent de les approvisionner en grains, mais à condition que Djazia épouse leur chef. Le marché est conclu et Djazia quitte sa tribu. Mais la jeune femme est malheureuse auprès de son époux et elle ne pense qu'à rejoindre les siens et retrouver Dhiyab. Elle propose de rendre visite à sa famille mais le mari refuse, sachant qu'elle ne reviendra pas. Elle use alors de ruse : au cours d'une partie de jeu de dés, elle le gagne et obtient comme récompense de rentrer. Djazia retourne dans sa tribu, mais elle va être l'enjeu de rivalités, ce qui provoque des émeutes parmi les Banû Hilal. Sans oublier les batailles que leur livreront les Zénates pour récupérer Djazia. En 1892, c'est A. Vaissière qui recueille une autre version, au sud de Khenchela, en pays chaouïa, parmi les Ouled Rechaïch, un groupe de Berbères en partie arabisés. On y retrouve aussi l'histoire de la tribu décimée par la faim qui va utiliser la belle Djazia pour obtenir de la nourriture. L'autorité sollicitée n'est plus, ici, le prince de Tunis, mais le roi de Tripoli, lui aussi subjugué par la beauté de la jeune Arabe. Elle veut repartir chez elle, mais il ne la laisse pas. Dans cette version aussi, elle parvient à le battre au jeu et retourne dans sa tribu qui ne va plus la relâcher. (à suivre...)