L'hebdomadaire de gauche américain The Nation a décidé de consacrer l'essentiel de son numéro daté du 30 juillet à des témoignages de soldats de retour d'Irak. «C'est la toute première fois qu'un si grand nombre d'anciens combattants acceptent de parler des civils irakiens tombés sous les balles américaines», écrit l'hebdomadaire. Ces soldats «décrivent une face brutale de la guerre rarement vue à la télévision ou dans les comptes rendus des journaux». Hier, samedi, seul le Los Angeles Times s'était fait l'écho de l'enquête de The Nation, ignorée jusqu'à présent par toutes les grandes chaînes de télévision et les principaux journaux américains. Durant sept mois, l'hebdomadaire a recueilli les témoignages d'une cinquantaine de militaires, du simple soldat au grade de capitaine. «Ces soldats ont fait preuve d'un grand courage en relatant les horreurs dont ils ont été les témoins», souligne The Nation qui note que «la grande majorité (des soldats) a insisté sur le fait que seule une minorité a tué des Irakiens de manière indiscriminée». Mais ces crimes demeurent «presque toujours impunis», ajoute l'hebdomadaire. «Il est grand temps de reconnaître que les forces américaines tuent régulièrement des civils irakiens», dénonce The Nation. «Je suppose que, lorsque j'étais là-bas, l'attitude générale était de se dire : un Irakien mort est juste un Irakien mort de plus», raconte un soldat.