Connaisseuse n Elle nous montre comment cueillir la menthe et les cardes sauvages (garnina), le pouliot (fliou) et le pissenlit (arydagmerth en chenoui). Profitant d'une randonnée avec Rabéa sur les hauteurs du mont Chenoua, nous avons voulu faire vivre aux lecteurs d'infosoir une merveilleuse journée passée auprès d'une femme fascinée par l'aventure depuis plus de 20 ans !! Elle a préféré nous y mener, en cette journée ensoleillée, à pied. «vous allez voir de près toutes les espèces de plantes», nous dira-t-elle, sourire aux lèvres. Elle fonce droit vers le mont Chenoua, qui, de loin, donne l'apparence d'une grande masse verte du fait de ses forêts denses. Rabéa semble très bien connaître les lieux et le chemin puisqu'elle n'hésite pas une seconde à foncer droit vers la montagne. Les pistes commencent à apparaître. Sur le chemin, Rabéa ne se lasse pas de parler de son monde qu'est la cuisine chenouie qu'elle qualifie de facette de l'identité chenouie et pas uniquement un héritage du passé : «Les générations futures doivent connaître cet art qui doit être sauvegardé». Rabéa a fait voyager la recette chenouie à travers le monde arabe et occidental où elle a représenté l'Algérie en diverses occasions au cours desquelles elle a été honorée et primée à maintes reprises en faisant goûter les succulents plats traditionnels de sa région aux étrangers. Rabéa tend tendrement sa main vers la mauve sauvage (el-halhal), utilisée dans la préparation d'une sorte de couscous. Un peu plus loin, elle nous montre comment cueillir la menthe et la carde sauvages (garnina), le pouliot (fliou) et le pissenlit (arydagmerth en chenoui). L'aventurière connaît toutes les plantes. Par sa manière de cueillir les bouquets et les bottes d'herbes sauvages, on constate tout le respect qu'elle a pour la nature et les plantes. Tout en marchant, elle nous dira : «Les plantes sont des êtres vivants comme nous. Elles poussent sur des rochers, du sable et dans tous les milieux. Ces plantes, ainsi que les algues, sont à la base de toutes les chaînes alimentaires des Chenouis. Elles sont riches en vitamines, sels minéraux et autres». Rabéa cueille des bouquets de fleurs et plantes sauvages de toutes tailles et de toutes formes. Certaines sont très petites, d'autres poussent sur les troncs d'arbres ou sur la roche. Elle a recensé des centaines d'espèces dans le mont chenoua et dans toute la région de Tipaza ; des plantes à fleurs et les plantes sans fleurs. Même les fleurs font partie de sa cuisine et du décor de sa maison. Ce jour-là, on tombe sur la lavande sauvage. A chaque fois, elle nous montre quelques plantes non comestibles. Une vraie encyclopédie cette Rabéa !! Elle faufile ses mains dans la plante pour en retirer une partie utile qu'elle utilisera dans sa cuisine. «Au moins cette partie n'a pas été écrasée par des passants ou touchée par un animal», commentera-t-elle.