Les Emiratis n'ont pas trop tergiversé pour investir le marché algérien en y injectant, depuis le début de l'année, pas moins de 10 milliards de dollars. Ce qui pourrait produire, selon les spécialistes, un effet d'entraînement en créant une émulation avec les investisseurs des autres pays arabes et du reste du monde. Les investisseurs émiratis sont de plus en plus présents en Algérie. Sur les 15 milliards de dollars d'investissements réalisés ou de promesses d'investissement durant la période s'étalant de janvier à juillet 2007, les deux tiers sont l'œuvre des hommes d'affaires de ce riche Etat pétrolier du Golfe qui ont injecté pas moins de 10 milliards de dollars dans différents projets de développement dans notre pays. Le chiffre a été dévoilé ce matin par le président de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (CACI) sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale. Brahmi Bendjabi a précisé que le plus important de ces projets reste incontestablement le complexe aluminium de Béni Saf, dans la wilaya de Aïn Témouchent dont le coût est évalué à plus de cinq milliards de dollars. Le projet qui vient de recevoir l'aval du Conseil national des investissements, participera à hauteur de 1 à 1.5 % du PIB dans les 25 prochaines années a ajouté M. Bendjabi. Les émirats ont également mis 1 milliard de dollars pour la construction d'une centrale électrique et 3 milliards pour la réalisation du Parc des Grands vents. A quoi s'ajoutent des centaines de millions de dollars dans les domaines du tourisme et de la santé. «Ce sont tous des projets concrets en cours de réalisation physique, c'est-à-dire au niveau du génie civil», précise le président de la CACI qui croit que les émirats n'en resteront pas là mais interviendront bientôt dans d'autres domaines d'activité. Il cite dans ce sens un projet de production de matériaux de construction dans la région de Mostaganem et qui est considéré comme «très important» puisqu'il «reprend une partie des chantiers navals, une partie de la production de plateformes pétrolières, la production d'équipements destinés aux stations de dessalement et la réalisation de parties destinées à la production d'électricité, autrement dit, c'est un projet de production industrielle intégré. C'est une première en ce qui concerne les pays du Golfe», estime M. Bendjabi. Au-delà des chiffres et des domaines choisis par les Emiratis, le plus important aux yeux du président de la CACI reste l'effet d'entraînement que cela pourrait produire. «Cela va créer une émulation avec les autres pays du Golfe» au moment où nous savons que «rien que l'Etat du Koweït a retiré des banques américaines plus de 120 milliards de dollars et cherche des pays où les investir». Cette émulation pourrait s'étendre même aux investisseurs non-arabes après la signature de l'accord d'association avec l'Union européenne qui permet désormais aux produits algériens de s'écouler sur le marché européen. Sur les 500 milliards de dollars détenus par des investisseurs arabes, l'Algérie a toutes les chances de recevoir une partie non négligeable, estime l'invité de la Radio qui explique son optimisme par la levée progressive des lourdeurs administratives et les contraintes bureaucratiques, l'importance du marché intérieur algérien et la signature de l'accord d'association avec l'Union européenne.