"Musique" Ce festival de la musique andalouse fait partie du vaste programme artistique et culturel tracé par l?Etablissement Arts et Culture au profit des sinistrés du séisme du 21 mai. La salle Ibn Khaldoun accueille depuis mercredi dernier, et ce, jusqu?au 17 juillet, le Festival national de la musique andalouse, auquel de nombreuses formations ou associations musicales ont participé. Venus des différentes villes d?Algérie, connues pour leur tradition musicale, telles que Constantine, Tlemcen, Mostaganem, Oran, Blida, Koléa, Alger, Boufarik et Miliana, ces ensembles de musique classique algérienne ont effectué une remarquable prestation musicale, qui a, à coup sûr, suscité l?engouement du public. Pour la soirée de jeudi dernier, trois écoles (Nadi El-Hilal Ettaqafi de Mostaganem, Nassim El-Andalous d?Oran et le Conservatoire de Constantine) se sont fédérées sur la mythique scène de la salle Ibn Khaldoun. Chacun des orchestres, composé de luth, de rebab, de violon et d?altos, a joliment interprété une nouba qui a transporté l?auditoire. Les pièces, voire les compositions musicales, savamment structurées, habilement mesurées, sont si esthétiques, si spirituelles tant par l?expression que par le style, tant par la thématique que par la forme, que le public, charmé, y prêtait, tout au long de la soirée, une oreille attentive, affichant un vif intérêt. Ensuite, il y a le chant et la musique. L?orchestration musicale et le chant se confondaient dans un même mouvement, dans un élan unique et identique. Il s?agit d?ailleurs d?un ample dialogue entre l?un et l?autre, entre le chant et la musique, un dialogue allant crescendo. D?abord, l?interprétation se fait selon un mode musical langoureux, nonchalant, puis, progressivement, l?on enregistre une nette accélération dans la cadence : la rythmique se fait de plus en plus rapide et la mesure se fait davantage mélodieuse, voire suave, créant ainsi une ambiance joyeuse et chaleureuse, marquée par la convivialité. Par ailleurs, ce qui a caractérisé l?interprétation musicale, c?est à l?évidence le chant féminin, cette voix si aiguë, si pointue qui, telle une douce sensation, a abreuvé l?ouïe et l?a enivrée. La thématique du texte se résume à l?évocation de l?amour. En effet, l?amour est le thème récurrent dans le chant andalou, un chant dans lequel il est principalement question de l?amour épicurien, de l?amour transi, de sentiments refoulés, de sensations cachées, d?impressions réprimées, d?envies murmurées? Les chansons racontent les amants, les escapades amoureuses qui se font nuitamment, en cachette, à l?abri des regards? Elles racontent également la séparation, la douleur et bien d?autres souffrances et épreuves qu?endure l?éprouvé. En fait, toute la musique andalouse s?articule autour de ces différents éléments qui constituent la trame essentielle du chant andalou.