Conflit n Les autorités publiques rassurent les habitants : ils seront relogés en fonction de la disponibilité des logements dans la wilaya d'Alger, mais ces derniers demandent à être relogés sur le même site. Les habitants de la cité DAS de Saïd-Hamdine craignent d'être «déplacés» vers d'autres lieux en raison du projet de la réalisation d'une faculté de droit. Elles sont 86 familles, ayant aménagé des fermes coloniales en habitations, à occuper ce site depuis 1964, sans qu'elles aient, il est vrai, des actes de propriété. «Nous avons tenté à maintes reprises de régulariser notre situation. Nous nous sommes rapprochés de l'administration à qui nous avons demandé l'achat du terrain, mais des responsables de la direction de l'urbanisme (Duch) ont tout fait pour entraver nos démarches», nous a indiqué Boualem D., représentant des habitants. Notre interlocuteur affirme que ces responsables avaient vite créé des coopératives immobilières, munis de tous les documents nécessaires, notamment les permis de construire. «Ils voulaient construire des villas personnelles sur ce site», dénonce-t-il. «Nous avons empêché cette opération parce que nous avons estimé que c'était de la hogra. Nous y habitons depuis plus de 45 ans (…), nous avons d'ailleurs même empêché des gens d'ériger des bidonvilles durant la décennie noire», enchaîne Boualem. Le porte-parole de ces 86 familles fulmine : «Nous avons protégé le lieu de tous les dangers, alors que nous étions capables de faire de grosses fortunes. Aujourd'hui, ces ingrats veulent nous chasser.» Guemit Lemtayach est un ancien moudjahid. Il habite ici depuis très longtemps. Lui aussi en a gros sur le cœur. Il croit réellement que le projet de la faculté n'est qu'un motif fallacieux utilisé par les coopératives (Essaâda, El-Imrane et El-Djazaïr) pour éloigner les habitants du site et lancer par la suite leur projet. «Nous avons reçu des notifications de l'huissier de justice qui nous a demandé de quitter les lieux dans le cadre de l'application de la loi d'expropriation aux fins d'utilité publique. Nous ne sommes pas contre la loi, mais nous voulons être relogés dans les 120-logements d'à-côté, vacants depuis plus de dix ans», déclare-t-il. Pour sa part, le responsable de la communication au ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Boualem Benhamouda, nous a indiqué que les travaux de la réalisation de la nouvelle faculté de droit, de 12 000 places pédagogiques avec toutes les commodités, seront lancés incessamment sur le site en question. «Les habitants n'ont pas les documents nécessaires, mais l'Etat ne va pas les abandonner. Ils seront relogés en fonction de la répartition des logements disponibles au niveau de la wilaya d'Alger, mais ils n'ont pas à choisir le lieu», a-t-il rectifié. A rappeler que la capitale sera dotée de trois nouvelles universités. Une faculté de médecine de 10 000 places pédagogiques à Châteauneuf, dont les travaux de réalisation viennent d'être lancés. Une nouvelle faculté des sciences politiques et de l'information à Ben Aknoun qui sera réceptionnée, selon le même responsable, au début de l'année 2008 et enfin la faculté de droit à Saïd-Hamdine dont les travaux seront lancés avant la rentrée universitaire 2007-2008.