Constat n Le ministre du Commerce n'a pas vraiment dressé une liste de décisions d'urgence pour atténuer la crise des prix qui caractérise le marché algérien. A quelques semaines du début du mois de ramadan, le ministre du Commerce a voulu rassurer la population quant à une probable régulation de la situation des prix et essayé de répondre aux interrogations des consommateurs. Une sortie médiatique pas vraiment convaincante, car le ministre du Commerce a largement parlé au conditionnel sans donner de détails ni prendre de décisions immédiates à quelques semaines du ramadan. Hormis la lecture d'un communiqué où il a réaffirmé la promesse de son département de soutenir les produits de large consommation (pain, lait, farine), M. Djaboub, lors d'une conférence de presse organisée hier au siège de son ministère, a élaboré «une feuille de route portant sur la régulation du marché des prix et spécialement celui de la pomme de terre». Pour Djaboub, la solution pour ce légume très prisé par les Algériens n'est pas dans l'importation.«Pour importer, il faut le faire à un prix compétitif. Alors qu'avec la TVA et les droits douaniers, aucun importateur privé n'oserait s'y aventurer», a dit M. Djaboub. Selon lui, le gouvernement «étudierait» la possibilité de supprimer de 30% les taxes douanières et 7% la TVA pour les importateurs de la pomme de terre. Il a aussi parlé d'une «possibilité» de charger l'Oaic d'importer la pomme de terre pour réduire les prix, car nous n'avons pas un Office national de la pomme de terre, a-t-il justifié. Une situation qui pénalise beaucoup les importateurs. «Il a cité l'exemple d'un importateur algérien de ce légume qui a été obligé de vendre à 38 DA le kg à l'arrivée au port, car il a dû payer 11 euros pour 10 kg en plus du coût du fret, de la TVA et de la taxe douanière. Il a dû vendre à 60 DA le kilo sur le marché local. Selon lui, l'Algérie a importé depuis début juillet 25 000 tonnes. Concernant l'autre produit dont les Algériens sont parmi les plus grands consommateurs au monde, le lait, le ministre du Commerce a souligné que tout le problème se situe au niveau de la collecte du lait. «Avec 900 000 vaches laitières, l'Algérie produit 2,2 milliards de litres de lait annuellement. Mais seulement 250 millions de litres sont collectés. L'Algérie consomme annuellement 3,5 milliards de litres. Alors avec un petit calcul, on déduit qu'il suffit d'importer encore 100 000 vaches laitières pour atteindre une autosuffisance en matière du lait», a analysé le ministre qui n'a cependant pas parlé de solutions pour mettre un terme à cette anarchie quant à la collecte du lait. Une situation qui pénalise le Trésor public, car l'année dernière l'Algérie a importé pour plus de 600 millions de dollars en lait et produits laitiers. «Alors que les prix de la poudre du lait ont doublé depuis 2003, la tonne de cette poudre coûte 5 600 dollars alors qu'elle était de 2 300 dollars en 2003. Le ministre du Commerce a souligné que son département est déterminé à lutter efficacement contre le stockage spéculatif de la pomme de terre. «Des brigades mixtes ont été dépêchées dans plusieurs wilayas de l'Ouest (où se concentrent les grands producteurs). Nous avons trouvé 200 tonnes de pommes de terre stockées chez un revendeur à l'ouest du pays», a-t-il dit .