Passe-temps n Les rares jardins publics qui gardent un aspect plaisant sont aussi des lieux de prédilection pour les retraités, jeunes célibataires et adolescents. La passion commune reste le jeu de dominos et, occasionnellement, le jeu de cartes. Ceux parmi les Algérois qui ne peuvent se payer le luxe de vacances en Tunisie, au Maroc ou sur les plages dorées grecques ou espagnoles, se résignent à gérer leur quotidien selon leurs moyens. Pour les jeunes, le cyber-café, le jeu de cartes et les randonnées nocturnes sont les seules échappatoires à la chaleur torride des maisons. Les cafés et salons de glaces sont bondés en début de soirée, des familles entières s'y déversent pour passer des heures à consommer sans discontinuer. Cet été, les artères commerçantes d'Alger semblent fourmiller durant la journée. De nombreux badauds s'arrêtent qui devant un magasin de vêtements, de téléphonie mobile, qui devant une salle de cinéma. En effet, contrairement à une idée reçue, les salles obscures semblent bien fréquentées cet été. Des jeunes en quête d'évasion achètent des tickets à 100 DA pour voir le dernier Harry Potter et d'autres préfèrent aller à 20 h pour Le dernier cri de Brad Pitt à la salle Ibn Zeydoun. C'est le dernier rempart contre l'ennui des Algérois qui sont à la recherche d'endroits paisibles en dehors des plages. La bouffée d'oxygène pour les petites bourses reste non loin du Bois des arcades à Riadh El-Feth. Un espace qui a fait peau neuve avec plus de sécurité qu'auparavant. C'est là où la détente dans d'interminables promenades est ressentie comme un soulagement face aux grosses chaleurs de juillet et août. Durant la journée, les terrasses des cafés et crémerie sont particulièrement prises d'assaut. On s'attarde durant des heures à papoter en égrenant le temps qui passe. Les rares jardins publics qui gardent un aspect plaisant sont aussi des lieux de prédilection pour les retraités, jeunes célibataires et adolescents. La passion commune reste le jeu de dominos et occasionnellement le jeu de cartes. Les platanes et les ficus sont cléments en fournissant aux riverains des après-midi tranquilles et sereins. Il n'y a pas de gêne pour certains à faire une sieste sans être dérangés par les klaxons d'automobiles. Privée de vrais loisirs, Alger baigne dans une morosité qui la rend de plus en plus isolée, sans éclat et peu attrayante. C'est le sentiment général de ceux qui ne la quittent jamais même en été. Ils n'ont pas cette chance.