Résumé de la 38e partie n Omar s'est disputé avec Nadia qui ne lui pardonne pas d'avoir pris le parti de son frère. Omar, lui, est toujours épris de Nawal. Omar s'est posté au rez-de-chaussée, attendant que la prof de musique descende. Voilà près de deux heures qu'il attend et en principe le cours ne dure pas autant. Enfin, il entend la porte de Rafik s'ouvrir et un bruit de souliers à talons se fait entendre. Il se lève précipitamment. La jeune femme — elle est merveilleusement belle dans sa petite robe d'été rouge, sans manches — l'aperçoit et lui sourit. Il s'apprête à aller vers elle, quand la femme de son oncle, qui a également entendu le bruit des souliers à talon, sort de la cuisine. — Mademoiselle Souad Omar recule : si sa tante Zahra vient, il ne pourra pas remettre le livre, avec le poème ! alors, sans hésiter, il sort discrètement, et va attendre la prof, dans la rue. Il doit rester là, planté un bon moment, avant qu'elle ne sorte de la maison. Elle ne l'a pas vu et s'apprête à partir, dans la direction opposée. — Mademoiselle ! appelle-t-il. La jeune femme se retourne ; elle reconnaît Omar. Elle s'arrête. — Oui ? dit-elle. — j'ai quelque chose pour vous ! Elle le regarde avec curiosité. En principe, il doit lui dire que son cousin lui donne un livre, qu'il voudrait qu'elle lise et qu'elle lui dise, quand elle reviendra, ce qu'elle en pense. — Oui ? dit encore Souad. — J'ai un livre pour vous, dit-il. — Un livre ? dit-elle. — Oui, dit-il, un livre que vous devez lire... Elle tend la main, il le lui donne. — Eh bien, dit-elle, c'est gentil... Elle lui sourit si gentiment qu'il se trouble... et oublie de lui dire que c'est de la part de son cousin Rafik. La jeune femme regarde le livre et sourit. — Oh, un roman, je le lirai avec plaisir ! — Je voudrais... — Je te dirais ce que j'en pense quand je l'aurais lu... Merci encore ! Et elle s'en va. «Zut, dit-il, elle va croire que le poème est de moi !» Cette idée l'effraye d'abord, puis il se dit que ce serait une bonne chose que Souad croie qu'il l'aime. Elle est si jolie... «Souad, murmure-t-il, Souad...» Ce prénom qu'il répète provoque brusquement en lui un grand émoi et, effrayé, il découvre qu'il aime la jeune femme. «Mon Dieu, se dit-il, ce n'est pas possible !» Il pense aussitôt à Rafik qui, dans sa chambre, doit l'attendre avec impatience. (à suivre...)