Depuis cinq ans, les pieds de Dahbia ne peuvent plus la tenir. Elle est généralement sur sa chaise roulante. Sa maman, 67 ans, qui lui tient compagnie, se rappelle que sa fille était née normale et valide, mais elle a commencé à avoir des signes de sa maladie dès l'âge de 10 ans. «J'ai appris que je pouvais guérir grâce à une opération chirurgicale… mais je n'ai même pas les moyens de changer ma chaise roulante», nous dira Dahbia qui nous avoue que c'est son frère aîné, concierge dans une école qui subvient aux besoins de toute sa famille. «L'association Taqwa a beaucoup fait pour moi», dira-t-elle «et pour nous», ajoutera la maman. A l'âge de 27 ans, cette jeune fille malgré ses souffrances a fait profiter les autres, pendant tout son séjour, de ses poèmes. «J'écris pour moi seulement», précise-t-elle avant de nous emmener avec elle dans son monde à travers un poème en arabe dialectal intitulé Dir el-khir ya bnadam et «rêves impossibles» Ahlam moustahila dont voici des extraits : «J'ai rêvé que je marchais entre les roses et les palmiers… vêtue de soie… et des enfants dormant à côté de moi sur la soie…»