Résumé de la 44e partie n Grâce à Djazia, qui a eu l'idée de remplacer les brebis qu'elle et ses compagnes lui ont dérobées par des chamelles, Dhiyâb a de nouveau un troupeau. Heureux et libre comme le vent, il va faire paître ses chamelles et son chameau. Les hommes qui le croisent sont étonnés de le voir à la tête d'une telle fortune. — Oh, Dhiyâb, fils de Ghanem, hier encore tu faisais paître des brebis et un bélier et aujourd'hui tu as un troupeau de chamelles. D'où te vient cela ? — C'est une faveur de mon dieu, répond-il. Cependant, s'il est heureux, il manque quelque chose à son bonheur : une monture qui lui permette de galoper et d'aller avec les autres jeunes gens de son âge, quand ils vont à la chasse ou à la razzia. Maintenant qu'il a un riche troupeau, il peut bien échanger quelques bêtes contre un cheval ou une jument. Il y a bien des chevaux à vendre dans la tribu, mais ils ne lui semblent pas à la mesure de ses ambitions. A quelques jours de là, un étranger arrive au camp, avec des chevaux ; — C'est à vendre ? demande Dhiyâb, intéressé ? — Oui, dit l'homme ; Tous les chevaux sont beaux, mais il y a une jument plus belle encore. Pendant que le marchand négocie avec des clients, Dhiyâb a remarque qu'elle s'adonne à un drôle de manège : elle se roule sur le sol et se relève si subrepticement que son maître ne s'en rend pas compte. — combien veux-tu de chamelles pour cette jument ? demande-t-il L'homme regarde Dhiyâb et aperçoit comme une lueur dans ses yeux : il désire ardemment entrer en possession de cette bête ! — je veux tout ton troupeau ! dit l'homme — Mon troupeau pour une jument ! s'exclame Dhiyâb, cela ne peut se faire ! — alors la moitié du troupeau... — C'est encore trop, dit Dhiyâb, pour une seule jument... avec quarante chamelles de race, je peux avoir quarante juments ! -Une chamelle contre ma jument ! s'écrie l'homme, non, je ne puis accepter ! - Alors, dit Dhiyâb, deux... - Je ne puis accepter, je peux en obtenir beaucoup plus ! - Quatre, dit Dhiyâb - Double le nombre et la jument est pour toi, dit le marchand -Marché conclu, dit Dhiyâb. Il livre les huit chamelle et il prend la jument. Dès qu'il met la main à la laisse, la jument se cambre et hennit joyeusement, comme pour le fêter. — Ton nom sera Baydha, dit dhiyâb, nous serons toujours ensemble, pour le meilleur et pour le pire ! Désormais, il va, pour faire paître ses chamelles, monté sur Baydha. Il ne la nourrit pas d'orge, comme on nourrit les chevaux mais de lait de chamelle, de sorte que la jument croît en force et en beauté. Chez les Banû Hilâl, Baydha passe même pour la bête la plus puissante et la plus rapide de la tribu. (à suivre...)