Résumé de la 11e partie n Une grande dame de la bourgeoisie américaine, Théodosa Burr Alston, a embarqué de Caroline du Sud, pour rejoindre son père à New York. Le 31 décembre 1812, «The Patriot» quitte le port de Gorgetown. Le gouverneur Alston a fait accompagner la femme de son oncle, William Algernon Alston, ainsi que quelques domestiques pour la servir. Comme le gouverneur est un homme d'affaires, il a envoyé du riz, le fameux riz Alston que produit sa plantation : sa vente servira à payer le voyage de sa femme et à financer son séjour à New York. Avant de monter dans la frégate, la jeune femme s'est jetée dans les bras de son époux et l'a longuement embrassé. Elle était triste de le quitter mais ceux qui l'ont vue affirment qu'elle riait : elle était également contente d'aller retrouver son père qu'elle n'a pas vu, depuis de si longues années. Le gouverneur Alston ignorait qu'il embrassait sa femme pour la dernière fois. Ce 31 décembre, le temps est radieux. Le vent qui souffle est très doux et il n'y a aucun risque de tempête. Le seul danger que pouvait craindre le gouverneur est une attaque, à cause des hostilités entre la Grande-Bretagne et son ancienne colonie, mais Alston a réussi à obtenir des autorités anglaises un sauf-conduit pour le «Patriot». L'homme de confiance du père de Théodosa, Timothy Green, qui l'accompagne à New York, a le sauf-conduit dans la poche : au cas où le bateau serait arrêté, il n'avait qu'à le produire. A New York, Aaron Burr, avertit du départ de sa fille, l'attend avec impatience. Son arrivée à New York est prévue pour le 4 janvier, et ce jour-là, il se rend au port. Mais il a beau attendre, la frégate n'arrive pas. Il va retrouver les responsables du port et leur faire part de son inquiétude. «Le bateau aurait pris du retard, lui répond-on, il faut se montrer patient.» L'ancien vice-président retourne au port le lendemain, mais le «Patriot» n'arrive toujours pas. Deux, trois, quatre jours passent et toujours rien... Très inquiet, Burr se résout à écrire à son gendre. «Etes-vous sûr, lui demande-t-il, que ma fille a bien quitté le port de Georgetown. Voilà quatre jours qu'elle devait arriver et je l'attends toujours !» Le gouverneur de Caroline est affolé par cette lettre et dit qu'il ne comprend pas ce retard : le bateau est bien parti de Georgetown, tel jour, il ne comprend pas qu'il ne soit pas arrivé... Mais le «Patriot» n'arrivera jamais à destination... Comme les bateau qui l'ont précédé et qui ont disparu, il a traversé la fameuse «zone du diable», les Bermudes ! Le gouverneur Alston fait rechercher la frégate pendant plusieurs semaines, en vain : on n'en trouve aucune trace, même pas une épave, qui prouverait qu'elle a été victime d'un naufrage ou d'une attaque. Plus tard, des pirates repentis soutiendront avoir participé à l'attaque du «Patriot» et avoir vu Théodosa, qui a été exécutée par la suite, mais tous ces témoignages seront démentis par la suite. On soupçonne, des écrivailleurs sans scrupules, avoir monté des histoires à sensation pour gagner de l'argent. Pour l'histoire, signalons que le gouverneur Alston a sombré dans le désespoir et qu'il est mort cinq années après. Le vice-président Burr, lui, est parvenu à surmonter son chagrin et a vécu encore plusieurs années. (à suivre...)