Débat n En dressant un tableau de la situation du pays, les présidents de plusieurs associations nationales regroupées en une alliance - pour construire l'Algérie de demain - s'inquiètent et préconisent «l'ouverture d'un dialogue» avec les pouvoirs publics. Lors d'une conférence de presse tenue, hier, au siège de l'Union nationale des associations et comités (Unac), plusieurs intervenants ont soulevé avec insistance le rôle de la société civile sur la scène nationale. Les sept présidents d'associations nationales qui ont répondu à l'appel de l'Union (Unac, Aln54, Andec, Union nationale pour le mouvement associatif, etc ) ont, tour à tour, affirmé que la société civile, outre son apport de mobilisation et de sensibilisation, est un support sur lequel repose l'évolution de la société. Ces représentants de la société civile ont, unanimement, préconisé d'«ouvrir des canaux de dialogue avec les pouvoirs publics». Leur préoccupation première est «une justice sociale», considérée, par eux, comme «vecteur de tout développement du pays». Ainsi, à la lumière d'un constat de la situation du pays, Mustapha Kamel, SG de l'Unac, n'a pas manqué de soulever certains phénomènes qui ont surgi «durant les deux dernières décennies» et ayant «aggravé la situation sociale». En illustrant le climat social par des exemples du vécu quotidien des citoyens, il citera les phénomènes des haragas, du crime organisé, du suicide, etc. Des preuves tangibles, estime-t-il, d' «un délaissement». La société civile, notamment les associations, s'est tournée, par ailleurs, vers des actions ponctuelles, telles que le couffin du ramadan, les circoncisions, dans des actions, considérées par les intervenants comme «humiliantes». C'est ce qui leur fait dire que cette image fausse des associations a remplacé celle qui devait être «la participation de la société civile dans la vie nationale». Ahmed Damèche a abondé dans le même sens, estimant que «la société civile doit apprendre à se prendre en charge». Et par là mettre en place les ingrédients pour une nouvelle ère, affirme-t-il, «pour rehausser l'action de la société civile et lui offrir une opportunité de prendre part aux affaires de portée nationale». Cette rencontre a été sanctionnée par des recommandations multiples qui s'articulent autour du climat social qui prévaut dans le pays. Pour les participants, il est plus que jamais temps de revoir leur copie. A ce titre, ils suggèrent de «rouvrir le débat autour des questions d'importance nationale», Il est aussi question, selon les intervenants, de la prise en charge des jeunes dans le but d'endiguer les dangers qui les guettent. Concernant la loi sur les associations, leurs différents responsables ont souligné la nécessité de «revoir certains volets» qui ont fait que les associations se soient détournées de leur vocation initiale.