Après plus de 50 jours de grève de ses éboueurs, Vancouver, la métropole canadienne du Pacifique, reste une ville étonnamment propre, une situation qui s'explique en partie par le civisme de ses habitants, mais aussi par le recours à des éboueurs privés. Officiellement, les éboueurs rattachés à la mairie ne ramassent plus les ordures depuis le 20 juillet à la suite d'une grève touchant les deux tiers des employés municipaux et affectant aussi d'autres services. Pourtant, les sacs poubelles ne s'entassent pas sur les trottoirs et les rues de cette ville, réputée pour sa douceur de vivre, ne sont pas jonchées de papiers gras. Seules quelques ruelles d'un quartier le plus pauvre de tout le Canada, semblent plus sales que d'habitude. Cela tient notamment à ce que la moitié des 578 000 habitants – 2 millions avec la banlieue – de Vancouver ont recours à des sociétés privées pour se débarrasser de leurs déchets ménagers, surtout les résidents des immenses tours du centre-ville. Certains cadres non syndiqués de la mairie quittent aussi leurs bureaux pour se transformer en éboueurs de fortune. «Nous vidons quotidiennement les poubelles publiques aux abords des rues et des jardins», déclare un responsable des déchets solides de la ville. Ce geste permet de garder propre les lieux les plus fréquentés.