Valeur n La purification de l'âme est l'un des principes prônés par le soufisme. Les participants au 4e colloque international «Soufisme-culture musique» ont souligné, hier au dernier jour de leur rencontre, la nécessité de se référer aux principes du soufisme, en tant que legs spirituel pour mieux comprendre l'Islam, cette religion qui prône la tolérance et l'amour entre les peuples. «Le monde d'aujourd'hui a besoin du soufisme pour mieux comprendre l'Islam et revenir aux principes de la tolérance, de l'amour et de l'entente, non seulement entre musulmans mais aussi avec les autres religions et cultures», a estimé M. Abdesselam El-Hadithi de l'Université de Bagdad. Le soufisme vient donner une autre image que celle «des assassinats et des massacres qu'on attribue injustement à l'Islam et qui ternit la réputation de notre religion», a-t-il dit. «Nous devons, en tant que musulmans, traiter avec les autres, en étant en position de force et non pas en étant faibles et soumis», a-t-il ajouté. Concernant la théorie du choc des civilisations, M. El-Hadithi a prôné plutôt le dialogue entre les civilisations et cultures, soulignant toutefois que celui-ci «ne signifie pas s'aligner sur les autres opinions, mais plutôt interposer les différentes opinions». Pour sa part, le professeur Abderrahmane el-maraachali de la faculté de l'imam El-Aouzai des études islamiques de Beyrouth, a estimé que «le monde musulman qui vit l'ère des discordes et des scissions, a besoin de revêtir l'habit de la morale et de consacrer les valeurs de l'amour», et ce «par la purification de l'âme», un des principes prônés par le soufisme. Il a appelé les musulmans à travers le monde à organiser des conférences pour «mieux faire connaître l'Islam en tant que religion universelle». De son côté, Dr Zohra Alieva, de l'académie des sciences de l'Azerbaïdjan, a souligné que le soufisme joue «un rôle très important dans le cadre des relations humaines» et dans «le dialogue entre l'Orient et l'Occident». Elle a également relevé la nécessité de «développer et de changer certaines mentalités pour établir un dialogue entre les civilisations». Pour sa part, le Dr Zaïm Khenchelaoui, directeur de recherches au Centre national des recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH) a souligné le rôle du soufisme dans l'unification du monde musulman. Le soufisme rejette l'idée du choc des civilisations, a-t-il dit, ajoutant que selon cette doctrine, il s'agit «du choc des ignorances». Pour rappel, la quatrième édition du colloque international «soufisme culture musique» a débuté dimanche dernier à Alger avec la participation d'une panoplie de chercheurs nationaux et étrangers venus d'une vingtaine de pays. Le colloque a été marqué par des conférences sur l'histoire du soufisme et des soirées consacrées aux chants spirituels soufis.