Le Coran évoque, mais sans le nommer, la figure d'al-Khidr, littéralement «l'homme vert» qui a guidé Moïse dans la recherche de la vérité et qui aplanit les difficultés sur son chemin. Le prénom d'al-Khidr est d'un usage courant, avec des variantes, comme c'est le cas en Algérie et au Maghreb : Lakhdar, Khudir, et, pour les femmes, Khadra. Dans la tradition musulmane l'ange Gabriel a les ailes vertes. Au paradis, Abraham porte un vêtement vert, le Trône de Dieu est taillé dans une pierre verte (l'émeraude). Les âmes des martyrs s'envolent en prenant la forme d'oiseaux verts qui vont se désaltérer aux fleuves du Paradis. Le Prophète utilisait souvent le mot «vert» pour caractériser les bonnes choses, celles dont on pouvait tirer profit comme l'argent. Al-Bukhârî rapporte dans son S'ah'ih (Recueil de traditions authentiques) que Hakim ben Hizam a fait ce récit : «Je demandai de l'argent au Prophète et il m'en donna, je lui en demandai une deuxième fois et il m'en donna encore, je lui en demandai une troisième fois, il m'en donna en disant : «Ce bien est une chose verte et agréable. A celui qui le prend humblement, il portera bonheur, à celui qui le prend par vanité il portera malheur. Celui-ci sera comme celui qui mange sans jamais se rassasier. La main la plus élevée (celle qui donne) est préférable à la main la plus basse (celle qui reçoit)». Dans les rêves, la vue des choses vertes est interprétée comme un augure de joie et de bonheur. Dans les sciences occultes des musulmans, l'émeraude, pierre des couleur verte, a un pouvoir de régénération très grand et le plus grand livre d'ésotérisme du Moyen-Age porte le titre significatif de Table d'Emeraude.