Mais auparavant, al-Khidr lui explique la signification de ses actes étranges : «Pour ce qui est du bateau, il appartenait à de gens pauvres qui travaillaient en mer, si je l'ai détérioré, c'est parce qu'il y a un roi qui s'empare de force des bateaux (en bon état). Pour ce qui est du jeune garçon, ses parents sont des croyants, nous redoutions qu'il ne les force à la rébellion et à l'impiété. Nous avons voulu que leur Seigneur leur donne, à sa place, un autre, plus pur et plus doux. Pour ce qui est du mur, il appartenait à deux jeunes garçons orphelins. Il y a au-dessous un trésor qui leur appartient. Leur père était un homme vertueux. Ton Seigneur a voulu qu'il atteigne leur majorité et qu'ils extraient eux-mêmes leur trésor, par une bonté de ton Seigneur. Je n'ai pas fait tout cela de ma propre volonté. Voilà l'interprétation (des faits) que tu n'as pas eu la patience d'endurer !» (sourate 18, La caverne, v. 82) Khidr – dont le nom dérive de la racine Khdr, signifiant l'idée de verdeur – est, dans les rêves, un bon présage. En plus du fait qu'il constitue un porte-bonheur (lié à la couleur verte), c'est le guide par excellence vers le savoir, qui permet à l'homme d'élargir ses connaissances et de connaître des vérités jusque-là cachées. C'est pourquoi, autrefois, sa vision annonçait la vocation aux personnes qui renonçaient aux plaisirs et glorioles du monde, recherchaient la voie de la sainteté. C'est Khidr, par exemple, qui, par des rêves inspirés, a guidé le fameux mystique Ibn Arabi de Murcie et lui a inspiré ses fameuses foutouhât Mekkiya, une somme d'écrits mystiques.