Résumé de la 3e partie Les 3 détenus, qui refusent de manger les aliments pourris qu?on leur sert, se contentent de boire de l?eau saumâtre tout en se racontant leurs souvenirs d?antan. Ils essaient de dormir et pendant plusieurs heures, le silence règne dans le cachot. Puis, soudain, ils entendent un grattement contre le mur. Ils relèvent la tête et Ali dit : ? C?est le signal ! Demain matin, il y aura une exécution ! Allah Akbar ! ? Comment peuvent-ils le savoir, les frères d?à-côté ? ? Je ne sais pas, dit Ali, mais chaque fois qu?ils grattent contre le mur, ils viennent prendre l?un de nous. Il lève la tête vers la petite fenêtre grillagée qui donne sur le couloir et ajoute : «On entend tout d?ici, car le boucan est terrible. Tous les prisonniers chantent, et aident celui qui va vers le martyr ! Allah Akbar ! Je voudrais bien que ce soit mon tour, pour en finir une fois pour toutes ! On ne meurt qu?une fois !». ? Ne dis pas ça, frère Ali. On ne sait jamais? On peut obtenir une grâce au dernier moment. ? Ne te fais pas d'illusion, mon fils ! Nous sommes ici pour mourir, alors faisons-le dignement, préparons-nous? Et Réda se lève pour la prière, suivi de Ali ; Moncef en fait autant, et pendant un long moment, la cellule résonne des versets que Réda prononce d?une voix pleine de passion, demandant à Dieu de leur pardonner leurs péchés, de les accueillir au paradis et d?accepter leur martyr? Moncef et Ali retournent à leur couche, tandis que Réda continue ses prières, ne s?arrêtant que pour reprendre son souffle? Au bout d?un moment, exténué, il ne se lève plus, continuant, assis, son adoration? Dans un silence total, ponctué de temps à autre par des «Allah Akbar», les prisonniers attendent l?aube. Moncef se tourne et se retourne sur sa paillasse. ? Calme-toi, mon fils ! Calme-toi ! Pense très fort à ce que je t?ai dit, fais comme si tu étais déjà mort ! ? Je sais que ce ne sera pas mon tour, à l?aube, moi, je viens juste d?arriver ! dit Moncef, puis, se reprenant, il ajoute : ? Il y a beaucoup de condamnés à mort ici, dans les autres cellules ! ? El-mout blajel ! chacun a son heure écrite ! ? Calme-toi ! Moncef, n?y tenant plus, demande : ? Mais quelle heure peut-il être ? L?aube est peut-être déjà passée? ? (à suivre...)