Résumé de la 2e partie Moncef, plus jeune qu?Ali et Réda, supporte très difficilement sa détention et a hâte d?en finir. Ali lève les bras et dit : «Tu n?es ici que depuis quatre jours, mais nous, cela fait plus de seize jours. Dieu ! délivre-nous de ce supplice». ? Dehors, il doit faire beau, le soleil? Moncef s?assied et ajoute : maintenant, le café de Da Larbi à La Casbah doit grouiller de monde !? Slimane et Salah sont là, à la table du fond? Ali, tu connais le café de Da Larbi ? ? Qui ne le connaît pas ? Ahah ! Je le fréquentais souvent, avant d?habiter à Blida? Larbi est un vieil ami? On en a fait des parties de dominos chez lui !? Tu le connais, Reda ? ? Non ! et il continue à murmurer des versets du Coran? ? J?habite tout près, ajoute Moncef? Tu vois, Ali, tu descends la rue après le café, et tu prends à droite? La première maison. Il y a une borne devant la porte. ? Oui, je crois savoir où c?est? ? Et toi, Ali raconte-moi, quand tu étais jeune homme, où allais-tu avec tes amis ? Tu es de Constantine, n?est-ce pas ?? ? Non, mais j?y ai passé toute ma jeunesse? Moi, je me promenais souvent du côté de guentrat Sidi Rached. Je restais là pendant des heures, avec mes copains? Il y avait Ahmed? C?était mon meilleur ami? On admirait le paysage sous le pont, la vue portait jusqu?aux faubourgs de la ville? Ils continuent à égrener leurs souvenirs. Mais aucun d?eux n?évoque sa famille, sa maison, comme si, d?un commun accord, ils avaient définitivement fermé leurs c?urs, craignant d?ouvrir des blessures trop vives, trop intenses pour être divulguées? La porte s?ouvre à nouveau, dans un bruit de ferraille. Le soldat pose à terre un plat de fer blanc et un broc d?eau. ? Tenez bougnoules ! Bon appétit, on a craché dedans ! Et dépêchez-vous ! Et la porte claque à nouveau? Les trois hommes, malgré leur faiblesse, se refusent à toucher la soupe d?haricots et de pommes de terre fumante? Ils boivent goulûment l?eau saumâtre, et remplissent leur tasse, qu?ils déposent dans un coin? L?odeur pestilentielle de l?égout sur lequel est déposé un seau à demi-plein d?eau, ajoute au haute-le-c?ur qu?ils éprouvent dès qu?ils remplissent leur estomac vide du liquide. (à suivre...)