Volonté n Plusieurs présidents d'association ont récemment mis sur pied une alliance censée être une force de proposition pour faire valoir leurs actions qu'ils estiment «ponctuelles» jusqu'à présent. Lors d'une rencontre tenue récemment au siège de l'Union nationale des associations et comités (Unac), plusieurs associations ont répondu présentes à cette initiative. Les différents intervenants ont soulevé avec acuité le rôle de la société civile sur la scène nationale. Pour eux, cette question doit être prise en charge avec beaucoup de soins. La société civile est un support sur lequel repose l'évolution de la société et c'est un socle pour la mobilisation et la sensibilisation des couches sociales. Ces représentants de la société civile ont, unanimement, préconisé d'«ouvrir des canaux de dialogue avec les pouvoirs publics». Le dialogue, estiment-ils, est la seule voie qui peut générer une conscience et une participation active de la société dans les affaires publiques. «La justice sociale est seule à même d'endiguer et faire barrage aux groupes d'intérêts», ont souligné les participants qui considèrent que ces groupes d'intérêts sont derrière les maux de ce pays. En effet, le rôle de la société civile reste prépondérant. Il est le «vecteur de tout développement du pays». Ainsi, à la lumière d'un constat de la situation du pays, Mustapha Kamel, SG de l'Unac, n'a pas manqué de soulever certains phénomènes qui ont surgi «durant les deux dernières décennies» et ont «aggravé la situation sociale». En illustrant le climat social par des exemples du vécu quotidien des citoyens, il citera les phénomènes des harragas, du crime organisé, du suicide, etc. Des preuves tangibles, estime-t-il d'«un délaissement». La société civile, notamment les associations, s'est tournée, quant à elle, vers des actions ponctuelles telles que le couffin de ramadan, les fêtes, les circoncisions. Cette image a remplacé celle qui devait être à savoir «la participation de la société civile dans la vie nationale». Ahmed Damèche est également allé dans ce sens, estimant que «la société civile doit apprendre à se prendre en charge». Et par là, mettre en place les ingrédients pour une nouvelle ère, affirme-t-il, «pour rehausser son action et avoir une opportunité de s'impliquer dans les affaires à portée nationale». Cette rencontre a été sanctionnée par des recommandations multiples qui s'articulent autour du climat social qui prévaut dans le pays. Pour les participants, il est plus que jamais temps de revoir la copie. Ils suggèrent de «rouvrir le débat autour des questions d'importance nationale», «appuyer la politique de la réconciliation nationale ciblée par certains, dernièrement.» Il est aussi question, selon les intervenants, de la prise en charge des jeunes. Concernant la loi sur les associations, les différents responsables d'associations ont immanquablement souligné la nécessité de «revoir certains volets» qui ont fait que les associations se sont détournées de leur vocation initiale. Par ailleurs, ils ont tenu à proposer des actions dans l'avenir. Des actions, estiment-ils, qui peuvent redonner un nouveau souffle à la société civile et même lui permettre de participer dans la vie nationale comme une force de proposition.