Déclaration n «J'annonce officiellement que, selon nous, la question nucléaire est désormais close et qu'elle est devenue une question ordinaire relevant de l'Agence internationale de l'énergie atomique.» C'est ce qu'a affirmé hier devant l'Assemblée générale de l'ONU le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad. Faisant notamment allusion aux Etats-Unis et à l'Union européenne, il a soutenu que l'Iran ne tiendrait pas compte des «diktats illégitimes et politiquement motivés des puissances arrogantes» en ce qui concerne son programme nucléaire. «Par conséquent, l'Iran a décidé de poursuivre cette question à travers la voie juridique appropriée, celle de l'Aiea», a-t-il ajouté. Les Etats-Unis et les Européens soupçonnent Téhéran de vouloir se doter de l'arme nucléaire sous couvert de programme civil. L'Iran dément. Les chefs de diplomatie des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Etats-Unis, Russie, Chine, Grande-Bretagne, France) et l'Allemagne se retrouvent vendredi à New York pour discuter d'un éventuel renforcement des sanctions contre Téhéran, qui refuse de se conformer à deux précédentes résolutions lui enjoignant de suspendre ses activités d'enrichissement d'uranium. Le Conseil de sécurité a ainsi adopté trois résolutions contre l'Iran, dont les deux dernières comportent des sanctions, et Washington fait pression pour une nouvelle résolution à l'automne. M. Ahmadinejad a, une nouvelle fois, démenti que son pays cherchait à se doter de l'arme nucléaire. «Toutes nos activités nucléaires ont été complètement pacifiques et transparentes», a-t-il dit. «Au cours des deux dernières années, les puissances arrogantes, abusant du Conseil de sécurité, ont accusé l'Iran, lancé des menaces militaires et imposé des sanctions illégales contre notre pays.» Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, s'est également livré à une violente diatribe contre les Etats-Unis dans son discours, les accusant notamment de violer les droits de l'Homme. «Malheureusement les droits de l'Homme sont largement violés par certaines puissances, en particulier par ceux qui prétendent en être les défenseurs exclusifs», a dit le président, dans une allusion transparente aux Etats-Unis. Il a dénoncé l'occupation de l'Irak, lancée au «prétexte de renverser un dictateur et à cause de l'existence d'armes de destruction massive». Pourtant, «le dictateur, soutenu par les mêmes occupants, a été renversé et aucune arme de destruction massive n'a été trouvée, mais l'occupation se poursuit sous d'autres prétextes», a dit le président. Les sièges de la délégation américaine à l'Assemblée générale étaient vides quand le président iranien a commencé son discours, selon les images diffusées par l'ONU. M. Ahmadinejad avait assisté à celui de son homologue américain prononcé dans la matinée. Il a également évoqué, toujours sans les désigner nommément, le programme de prisons secrètes de la CIA, la prison militaire de Guantanamo, ou encore le programme d'écoutes antiterroristes de l'administration Bush. M. Ahmadinejad a également attaqué l'Etat d'Israël, estimant que la «Palestine, offerte en compensation de la perte subie pendant la guerre en Europe, est sous occupation du régime sioniste illégal».