L'Iran a qualifié, hier, “d'inacceptable” la condamnation par le Conseil de sécurité de l'Onu des propos de son président contre Israël, mais a dit n'avoir aucune intention d'attaquer l'Etat hébreu, pour tenter de réparer des dégâts diplomatiques considérables. Le Conseil de sécurité a condamné, vendredi dernier, les déclarations faites deux jours plus tôt par Mahmoud Ahmadinejad, selon lesquelles Israël devait être “rayé de la carte”. La déclaration du Conseil de sécurité, “proposée par le régime sioniste pour couvrir ses crimes et donner une image inversée de la réalité, est inacceptable”, a déclaré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué reproduit par l'agence officielle Irna. Le ministère iranien s'est demandé pourquoi le Conseil de sécurité ne condamnait pas les menaces d'actions militaires proférées contre l'Iran par des dirigeants américains et israéliens ni les “crimes continuels” du “régime terroriste” israélien. Cependant, a dit le ministère, l'Iran n'a pas l'intention d'attaquer Israël. “La République islamique d'Iran a pris des engagements envers la Charte des Nations unies et n'a jamais recouru, ni menacé de recourir à la force contre aucun pays”, a-t-il dit. C'est la première fois depuis, mercredi passé, que l'Iran dit explicitement ne pas avoir de plan d'agression contre Israël, comme les propos de M. Ahmadinejad l'ont fait craindre. M. Ahmadinejad a persisté vendredi. “Mes mots sont les mots exacts du peuple iranien”, a-t-il insisté à l'occasion de la grande journée annuelle antisioniste. Ces déclarations ont conforté la suspicion contre les activités nucléaires iraniennes, à moins d'un mois d'une nouvelle réunion de l'Agence internationale de l'énergie atomique. L'Aiea pourrait avoir à se prononcer sur un renvoi du dossier nucléaire iranien devant le Conseil de sécurité en vue d'une condamnation, voire de sanctions, comme le réclament de longue date les Etats-Unis et Israël. Depuis mercredi, la diplomatie iranienne s'emploie à limiter les dégâts. Le ministère iranien a rappelé la position de principe de la République islamique sur la question palestinienne, qui n'est pas la destruction d'Israël, mais la fin de “l'occupation de la terre palestinienne, le retour de tous les réfugiés palestiniens, l'organisation d'un référendum et l'instauration d'un Etat palestinien démocratique, avec la sainte Qods pour capitale”. Cette position a été exprimée par M. Ahmadinejad lui-même lors de l'assemblée générale de l'Onu en septembre dernier, a souligné le ministère.