Résumé de la 36e partie n En décembre 1948, c'est un DC-3 de la compagnie Airborne Transport qui disparaît : lui non plus, ne laisse pas de traces. Un autre avion de légende échoué dans la zone des Bermudes est un Super Constellation. La construction de cet appareil a été décidée en 1939, pour concurrencer le Douglas DC 4. L'avion devait notamment atteindre une vitesse très élevée, grâce à la pressurisation obtenue par le vol à haute altitude et surtout la présence d'un moteur puissant. La vitesse de croisière passait ainsi à 450 km/h, ce qui permet de traverser aisément l'Atlantique. Le Lockheed Constellation a, en outre, des formes originales, avec un nez de fuselage abaissé et l'arrière relevé... Durant la Seconde Guerre mondiale, l'aviation américaine a utilisé le Constellation pour le transport rapide des troupes. L'armée, charmée par les performances de l'appareil, va commander à la firme une soixantaine d'appareils, mais seulement quinze seront livrés, la fin de la guerre intervenant entre-temps. La paix revenue, le Constellation est reconverti en avion commercial. Outre les Etats-Unis, la France et la Hollande en intègrent dans leur flotte aérienne. Le 30 octobre 1954, un Lockheed R7V-1 Super Constellation de l'US Navy, baptisé vol 411, quitte Patuxent River, dans le Maryland, en direction des Açores. L'appareil, qui est une version militaire du Super Constellation, a, à son bord, 52 personnes : les membres de l'équipage, du personnel militaire et des membres de leur famille. L'avion décolle sans problème et le vol semble s'effectuer dans des conditions normales. La météo n'est pas très bonne mais rien d'alarmant en cette période de l'année : des orages par-ci, par-là... L'avion est équipé d'un radar météo qui lui permet de détecter les moindres perturbations et d'en tenir compte dans son vol. De toute façon, il volera suffisamment haut pour être au-dessus des nuages. Le pilote, le lieutenant John G. Leonard, a plusieurs centaines d'heures de vol à son actif et il connaît bien la zone ! Vers 11h30, l'avion contacte la base au sol pour faire part de sa position ; à ce moment-là, il survole la zone des Bermudes et il ne signale aucune anomalie. En fait, cet appel sera le seul et le dernier. On essayera, en vain, de le contacter, et toutes les recherches entreprises n'aboutiront pas. Selon la commission d'enquête, le pilote a pu perdre le contrôle de son appareil et celui-ci aurait plongé dans l'océan : mais, dans ce cas-là, le pilote avait le temps de lancer un appel au secours et préciser sa position. Une autre hypothèse est que le Constellation a explosé en vol, mais si cela s'était produit, on n'aurait pas manqué de retrouver des débris, voire des objets flottants sur l'eau. Le rapport des enquêteurs conclut par cette remarque énigmatique : «L'opinion du bureau d'investigation est que le R7V-1 BuNo 128441 a rencontré une force soudaine et violente qui ne pouvait pas être contrée par un effort humain aux commandes, et qui a rendu l'avion incontrôlable. L'origine de cette force est inconnue.» Cinquante-deux ans après le drame, aucune explication n'a été trouvée, sinon que l'avion volait dans la zone des Bermudes où tant de bateaux et d'avions ont disparu (à suivre...)