Prière Arrivée dans le mausolée, Bahia supplie Dieu d?accéder à son v?u le plus cher, celui d?avoir un enfant. ? Il y a longtemps que nous aurions dû venir ici, dit Bahia... Ma mère l?a fait à ma place emportant «hzemi» pour la baraka, mais je crois que j?aurais dû venir moi-même. ? Maintenant, arrête d?y penser, lui répond Omar. C?est devenu une idée fixe. Nous avons fait tout ce qu?il faut, laissons le reste à Dieu ! Est-ce l?effet psychologique dut à la grossesse de Fatma qui fait tout pour montrer son «état» dont elle est si fière devant sa belle-s?ur stérile, ou est-ce Sidi Boumediene qui a intercédé auprès de Dieu en sa faveur ? Toujours est-il qu?au bout de deux mois, ce qui semble être un véritable miracle, tant attendu par Bahia, se produit enfin : elle attend un enfant. Sa joie est indescriptible. Mais elle décide de ne rien dire à personne. Elle cache ses malaises soigneusement et même sa belle-mère ne s?aperçoit de rien... Bahia attend son heure. Ses larges gandouras de tissu fin cachent son ventre qui commence à s?arrondir. Quelques semaines avant son accouchement, Fatma, malgré les conseils de Ourida, se rend à Oran au mariage de son frère. Elle doit prendre le train. ? N?y vas pas, dans ton état, il y a beaucoup de risques... Et si ton moment arrive ? En désespoir de cause, elle décide de l?accompagner pour veiller sur elle. Son mari veut l?emmener en voiture, mais Ourida lui répond que le train est moins dangereux pour une femme dans son état... Les deux femmes, accompagnées d?Ali, le mari de Fatma partent pour Oran. Bahia les accompagne jusqu?à la grille du jardin. ?Fais bien attention à toi, Fatma dit-elle dans un grand sourire, avant de refermer la porte... Trois jours plus tard, Ourida et son fils reviennent. ? Où est Fatma ? Ourida va s?asseoir à sa place habituelle, près de la petite fontaine, son visage est pâle, ses traits tirés. ?Mon Dieu, gémit-elle ? Qu?avons-nous fait pour mériter un tel malheur ! (à suivre...)