"La cité Benmerzouga" Elle est située à 3 km environ au sud de Boudouaou et compte quelque 150 familles sinistrées. Elles n?ont reçu en tout que 35 tentes. Certaines ne cachent pas leur colère face au mépris dont elles font l?objet. Rachid, la trentaine, marchand de fruits et légumes, et son voisin Djamel, forcé au chômage depuis deux mois environ, n?y vont pas par trente-six chemins pour expliquer leur désarroi. «Jusqu?a ce jour, aucun élu local n?est venu s?enquérir de notre situation, je me suis débrouillé 4 tentes pour ma famille et mes voisins au niveau de la cellule de crise de Boudouaou, mais mon voisin, dont la maison est classée orange 4, a utilisé le système D à l?algérienne pour héberger sa famille, les branches d?eucalyptus et le plastique noir sont les matériaux de construction utilisés», lance Djamel, qui précise que depuis le passage des services du CTC c?est le silence radio. «Notre cadre de vie ne cesse de se dégrader, on dirait que nous ne sommes pas des Algériens, les responsables locaux ne viennent qu?une fois tous les 5 ans, en période de campagne électorale.» En montrant du doigt les fissures au milieu de la route qui sert d?accès à plusieurs familles, il déclare : «Qu?attendent les responsables pour restaurer ce tronçon routier qui est un danger pour les passants et les familles habitant en bas, ces travaux ne nécessitent pourtant qu?une demi-journée de travail ?» Quant à Rachid, il relève : «Ma maison est classée rouge. En voulant m?enquérir des modalités de démolition, j?ai cru comprendre qu?il me fallait attendre un permis.» Interrogé sur les raisons pour lesquelles ils n?ont pas rejoint un camp pour être mieux pris en charge, Rachid explique qu?il préfère rester devant sa bâtisse, il n?accepte pas de vivre dans les camps au milieu des familles venues d?horizon divers : « Je préfère rester ici près de mes voisins». Concernant le ravitaillement notre interlocuteur dira : «Je me suis présenté au centre culturel de Boudouaou, siège provisoire de l?APC, le chargé des affaires sociaux à l?APC nous a fait savoir qu?un centre de ravitaillement sera incessamment ouvert au CEM de la cité Benmerzouga, mais pour l?instant rien n?a encore été fait.» En attendant des jours meilleurs, Rachid espère que les responsables trouvent une solution aux familles sinistrées situées dans des zones éparses, car il estime que si l?opération de démolition et de réhabilitation des bâtisses classées orange a duré presque deux mois, qu?en sera-t-il du relogement ?