Constat n Les dépassements vécus l'année passée dans les épreuves du baccalauréat seraient l'œuvre de candidats libres, si l'on se réfère aux déclarations du ministre de l'Education nationale. Le bac-2008 devra connaître quelques nouveautés. La toute dernière a été annoncée hier par le ministre de l'Education nationale et concerne la catégorie des candidats libres. Ceux-ci devront payer le prix fort pour pouvoir être au rendez-vous. Le double des scolarisés ! «Ils payeront les frais plus que les autres candidats parce que nous avons constaté que tous les dépassements vécus l'année dernière durant les épreuves du bac ont été causés par cette catégorie de candidats», argumentera Aboubakr Benbouzid, en marge de sa visite d'inspection dans la wilaya de Tipaza. Plus direct encore, le ministre lâche : «Cette catégorie de candidats a saccagé le baccalauréat». Dans un autre registre et à l'adresse des enseignants, Benbouzid s'est voulu rassurant : «L'augmentation des salaires sera à la hauteur des attentes des enseignants», dira-t-il. «L'augmentation des salaires est nationale et nous faisons tout notre possible pour que le nouveau statut particulier du secteur de l'éducation qui devra résoudre les problèmes soit finalisé fin octobre». A Tipaza, où il a, tour à tour, visité des établissements à Damous, Cherchell, Attatba et Bou Ismaïl, le ministre s'est dit satisfait de «la situation du livre scolaire et de l'aide des 2 000 DA destinée aux démunis et arrivée à ses bénéficiaires dans les délais». Il a constaté, en revanche, la vétusté du chauffage dans les établissements scolaires et décidera alors qu'à partir de la prochaine rentrée scolaire, «il ne devrait plus y avoir d'établissements scolaires dépourvus des normes établies par le secteur de l'éducation : le chauffage, les laboratoires, l'outil informatique, les salles de sport et les cantines». Dans un clin d'œil à l'adresse de l'élève et afin d'alléger le cartable de l'élève, le ministre recommande, comme il l'a fait hier lors de son passage au lycée Ziania de Cherchell, d'ouvrir dans chaque classe des casiers en bois avec clés au profit des élèves. «Cette opération devra se généraliser à tous les cycles scolaires.» La plus ancienne école d'Algérie en rénovation l L'école Abdallah-Ben- Abbas d'El-Biar, la plus ancienne du pays puisqu'elle date de 1830, a été fermée cette année, selon Benbouzid, pour être rénovée. Afin de préserver ce patrimoine historique, le ministère de l'Education a dégagé une enveloppe budgétaire. Sa réouverture est prévue pour la rentrée scolaire 2008/2009 ou peut-être même avant, rassure le ministre. «Il faut changer les mentalités» l Aboubakr Benbouzid, lors de son passage dans un établissement à Damous (extrême ouest de Tipaza), a formellement interdit la séparation des filles et des garçons dans les classes, rappelant le combat de Hassiba Ben Bouali aux côtés de ses frères au maquis. «Plus de politique dans l'école», dira-t-il fermement et d'ajouter : «Il faut changer les mentalités et éduquer nos enfants. Et l'école doit jouer son rôle.» Le ministre enchaîne en parlant des velléités du parti dissous concernant l'endoctrinement dans les écoles : «Personne ne va partager le pays» allusion faite à l'ex-FIS, «qui a été écrasé par l'Etat». Certains ont expliqué cependant cette séparation par le fait que les élèves habitent des régions et des localités rurales, où il est extrêmement difficile de changer les mentalités pour le moment.