Certaines familles a faible revenu, pensent toujours à un moyen pour équilibrer leur budget et passer un ramadan décent. La famille G. de Tizi Ouzou verse, à chaque ramadan, dans la vente de pain traditionnel. Dès le matin, les 4 sœurs de ladite famille, toutes sans emploi, préparent une grande quantité de pâte à laquelle elles ajoutent du levain pour préparer la galette dite «thamthount» très prisée par les jeûneurs. Une fois la pâte levée, elles confectionnent les galettes et se mettent devant les fourneaux pour la cuisson. «C'est un travail pénible, nous confie Hakima la cadette.» Un avis partagé par ses sœurs qui nous expliquent que rester trop longtemps devant une source de chaleur est épuisant. «Ce n'est pas comme quand on prépare une petite quantité pour notre propre consommation», ajoutent nos interlocutrices. Elles nous font savoir que parfois la pâte est préparée après le ftour et gardée au réfrigérateur. Après le shour, elles confectionnent les galettes qu'elles laissent lever avant de les cuire. Deux se mettent à la cuisson et les deux autres à la préparation d'autres galettes pour l'après-midi. Le pain est ensuite mis dans des paniers remis au petit frère qui se charge de les vendre au marché de la ville. Si la quantité préparée dans la matinée est épuisée ses sœurs se chargent de lui en préparer une autre pour l'après-midi. «L'argent que nous gagnons nous permet d'amorcer les dépenses, même si le gain n'est pas vraiment important», ajoutent nos interlocutrices. Dans une autre localité, la veuve d'un Patriote avec trois enfants à charge, a trouvé dans le dispositif de l'Angem un moyen pour supporter les grosses dépenses du mois de ramadan, mais aussi de la rentrée scolaire, qui a coïncidé cette année avec la période de jeûne. Cette dame a obtenu un petit crédit de 30 000 DA pour l'achat de produits nécessaires pour la confection de gâteaux largement consommés durant ce mois tels que ketaïf et baklawa et qui sont ensuite vendus par sa petite fille à la ville. D'autres familles vendent des herbes aromatiques et ce ne sont pas uniquement les habitants des villages qui le font mais aussi ceux de la ville qui font pousser lesdites herbes dans de grands pots installés sur les balcons de leurs appartements. Il faut dire que chacun fait de son mieux pour contribuer au budget familial à une période où les prix de presque tous les produits ont grimpé.