Résumé de la 2e partie n Après avoir obtenu la chaumière, Isabelle veut un palais. Et voici le brave pêcheur qui s'en va voir le Cabillaud. Et, en effet, Pierre trouva sa femme installée sur un trône en or, orné de gros diamants, une magnifique couronne sur la tête, entourée de demoiselles d'honneur, richement habillées de brocard, et l'une plus belle que l'autre ; à la porte du palais, qui était encore bien plus splendide que le château de la veille, se tenaient des gardes en uniformes brillants une musique militaire jouait une joyeuse fanfare ; une nuée de laquais galonnés était répandue dans les vastes cours, où étaient rangés de magnifiques équipages. — Eh bien, dit le pêcheur, j'espère que te voilà au comble de tes vœux ; naguère pauvre entre les plus pauvres, te voilà une puissante reine. — Oui, répondit la femme, c'est un sort assez agréable, mais il y a mieux, et je ne comprends pas comment je n'y ai pas pensé ; je veux être impératrice, ou plutôt empereur ; oui, je veux être empereur ! — Mais, ma femme, tu perds la tête ; non, je n'irai pas demander une chose aussi folle à ce bon Cabillaud ; il finira par m'envoyer promener, et il aura raison. — Pas d'observations, répliqua-t-elle ; je suis la reine et tu n'es que le premier de mes sujets. Donc, obéis sur-le-champ. Pierre s'en fut vers la mer. Arrivé sur la plage, il vit la mer noire, presque comme de l'encre ; le vent soufflait avec violence et soulevait d'énormes vagues. — Cabillaud, cher cabillaud, s'écria-t-il, ma femme, mon Isabelle, malgré moi, elle veut encore quelque chose. — Qu'est-ce encore ? dit le poisson qui se montra aussitôt. — Les grandeurs lui tournent la tête, elle souhaite être empereur. — Retourne chez toi, répondit le poisson ; la chose est faite. Lorsque Pierre revint chez lui, il aperçut un immense palais, tout construit en marbre précieux ; le toit était de lames d'or. Après être passé par une vaste cour, remplie de belles statues et de fontaines qui exhalaient les plus délicieux parfums, il traversa une haie formée de gardes d'honneur, tous géants de plus de six pieds ; et, après être passé par une enfilade d'appartements décorés avec une richesse extrême, il atteignit une vaste salle où sur un trône d'or massif, haut de deux mètres, se tenait sa femme, revêtue d'une robe splendide, toute couverte de gros diamants et de rubis, et portant une couronne qui, à elle seule, valait plus que bien des royaumes ; elle était entourée d'une cour composée rien que de princes et de ducs ; les simples comtes étaient relégués dans l'antichambre. Isabelle paraissait tout à fait à son aise au milieu de ces splendeurs. (à suivre...)