Résumé de la 1re partie n En récupérant les photos souvenir de leurs vacances, les Bernazet ont la mauvaise surprise de voir leur voiture, à peine réparée, heurtée une seconde fois. Yvette quitte le magasin en courant. La place est juste là, au bout de la rue... Gaston paie les clichés et il est en train de ramasser sa monnaie quand il voit son épouse revenir, tout essoufflée : — Alors, bibiche, c'était quoi ce boucan ? — Eh bien oui, c'est encore nous. Et tiens-toi bien. Tu ne devineras jamais : c'est encore une voiture dont les freins ont lâché. Elle est venue nous percuter, en plein dans la portière, comme à Trouville. Gaston demande : — La même portière ? Yvette répond, bêtement : — Non, heureusement, c'est de l'autre côté : la portière arrière droite. Mais on en a encore pris un bon coup ! Les Bernazet rejoignent le petit parking improvisé devant l'église, sur la plage du village. Gaston furieux ne sait pas à qui s'adresser : la voiture percuteuse est vide de tout conducteur et fermée à clef. Alors il s'en prend à la sainte patronne du village et se met à brailler en frappant le soI du pied : — Sainte Radegonde ! Je t'en ficherai des sainte Radegonde la miraculeuse. Yvette l'arrête au moment où il va flanquer un grand coup de pied à l'autre voiture : — Calme-toi, Gaston. Tiens, voilà quelqu'un qui arrive ! En effet, une dame essoufflée vient de surgir de dessous les arcades. — Mon Dieu ! Mais qu'est-ce qui est arrivé ? Oh, là, là ! J'ai dû mal serrer le frein à main. — Vous aurez pu passer la marche avant pour empêcher votre tas de ferraille de venir nous emboutir ! La dame explique : — Je ne passe jamais la vitesse à l'arrêt. Sinon, j'oublie et quand je repars la voiture fait un bon en avant et je cale : ça énerve mon mari... — Eh bien, moi, ça m'énerve que vous ne l'ayez pas passée, chère madame. Vous vous rendez compte : une voiture qui sort du garage. Et vous savez pourquoi ? Je vais vous le dire, moi. Parce qu'une nunuche dans votre genre, sur le parking de Trouville, a, elle aussi, mal serré son frein à main et a, elle aussi, oublié d'enclencher une vitesse. La dame proteste : — Monsieur, croyez-moi, cela fait quarante ans que j'ai mon permis de conduire et vous êtes mon premier accident. — ?a me fait bien plaisir. Eh bien, moi madame, vous êtes mon second accident en moins de quinze jours. J'espère que vous êtes bien assurée... L'assureur des Bernazet, malgré la paperasse qui lui tombe sur le dos, prend les choses avec philosophie : — Mon cher monsieur Bernazet, si vous continuez comme ça, vous allez bientôt avoir une voiture entièrement neuve. C'est comme le «couteau de Jacques» : un jour, on change la lame ; un jour, on change le manche ; un jour, la virole, et on a un couteau tout neuf. Gaston Bernazet sourit à peine. Au moment où il sort du bureau, son assureur lui lance : — Et attention ! Vous savez ce qu'on dit : jamais deux sans trois ! — Ah ! taisez-vous, vous aIlez me porter la poisse. Les Bernazet oublient bientôt l'incident. Après tout, cela n'est rien. Pas de séquelles, pas de débours financiers. Juste une anecdote pittoresque pour étonner les amis (à suivre...)