Le ministre de l'Energie a déclaré ce matin que le changement de devises pour la vente de notre pétrole n'est pas à l'ordre du jour. Il a préconisé d'axer nos importations à partir des pays dont les économies fonctionnent avec le dollar. Le changement de la monnaie de commercialisation du pétrole n'est pas à l'ordre du jour. «Nous n'avons aucune analyse des autorités monétaires de notre pays qui nous encourage à aller dans cette direction», a déclaré à ce propos le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, ce matin, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. Néanmoins, il appartient aux autorités monétaires de décider «dans quelle direction nous devons aller», a-t-il précisé. Selon lui, «le pétrole est commercialisé en dollar, il l'a toujours été et il le restera pendant longtemps» en dépit de la dévaluation que connaît le dollar par rapport à l'euro depuis plusieurs semaines déjà. Toujours est-il que cette question fera probablement l'objet de discussions au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) lors de ses prochaines réunions prévues en décembre 2007 et mars 2008, a souligné M. Khelil. A la question de savoir si notre pays est en mesure de tirer des profits en vendant le pétrole avec une monnaie autre que le dollar, le ministre de l'Energie répondra en affirmant qu'un tel changement doit être décidé sur la base d'une étude sérieuse. «Il faudra être sûr que cette dévaluation du dollar durera dans le temps», a-t-il indiqué, tout en faisant remarquer que l'on n'est jamais à l'abri d'un changement de tendance. Selon lui, notre pays a plus ou moins conservé son pouvoir d'achat malgré tout. «60 % de nos achats sont certes en euro, mais puisque les prix du pétrole ont augmenté de 30 à 40% par rapport à l'année dernière, on a à peu près le même pouvoir d'achat que l'année dernière», a-t-il déclaré en substance. Pour amortir le choc de la dévaluation du dollar, M. Khelil préconise pour notre pays de faire «plus d'achats dans la zone dollar» «pour garder le même pouvoir d'achat». «Il n'y aura pas de pertes ainsi», a-t-il poursuivi. Un record absolu : 85,19 $ l Le baril de brut a atteint ce matin, lundi, de nouveaux records absolus à New York, dépassant pour la première fois les 85 dollars, et à Londres où il avoisinait les 82 dollars. Ces hausses sont dues notamment à des tensions à la frontière entre la Turquie et l'Irak alors que l'offre est déjà extrêmement tendue à l'approche de l'hiver. Lors des échanges électroniques à New York, le baril de light sweet crude pour livraison en novembre a atteint 85,19 dollars à New York, tandis qu'à Londres, le baril de Brent sur le même contrat a frôlé 82 dollars à 81,93 dollars. Les analystes expliquent cette hausse par le fait que le marché s'inquiète de tensions à la frontière entre la Turquie et l'Irak qui constituent «le souci principal en ce moment». Pour le moment, la production n'est pas affectée mais les observateurs craignent qu'elle ne le soit, sachant que des oléoducs importants passent dans la région. Ces tensions interviennent à un moment où le marché est déjà très nerveux et s'inquiète de possibles pénuries de brut cet hiver, au vu de l'état critique des stocks aux Etats-Unis et en Europe.