Mesure n «Les risques d'entreprises dans notre pays restent élevés.» Ce constat a été établi par le délégué général de l'Association des banques et établissements financiers (Abef). «Le tissu des PME/PMI est au cœur des financements et au cœur des portefeuilles des entreprises. Actuellement, il évolue de 12 à 13% par année. Mais les banques sont face à un marché qui est naissant. Il faudra écrémer les meilleures opportunités, les meilleures entreprises et faire en sorte que les crédits qui vont au PME/PMI soient les meilleurs et ne génèrent pas des impayés», affirmait ce matin, sur les ondes de la radio Chaîne III, M. Benkhalfa. Dans cette optique, le délégué de l'Abef met l'accent sur l'importance de la création d'une agence de cotation des entreprises en Algérie. «Pour la période de 2000 à 2007 les chiffres ont dépassé les 92 000 PME/PMI qui se sont présentées aux banques et qui ont bénéficié de crédits dépassant les 400 milliards de dinars. Donc, la taille de ce marché de crédit exige des instruments d'évaluation des risques. Parmi les instruments, il y a la cotation des entreprises. A défaut d'une valeur qui émane d'un marché boursier ou d'un marché de cote, les entreprises peuvent progressivement avoir une notation d'une structure qui est neutre, crédible, travaillant sur des instruments fiables et qui dans le paysage général peut coter une entreprise et lui donner une valeur opposable aussi bien au client, qu'au fournisseur et aux banques», préconise-t-il. En clair, le système de cotation permettra aux entreprises d'avoir un critère qu'elles peuvent faire valoir et utiliser aussi bien à l'égard de leurs partenaires qu'à celui de leur banquier. Abordant le sujet de l'établissement d'un fichier national de la PME/PMI, l'intervenant accorde au préalable la priorité à garantir aux entreprises des structures à même de les soutenir, de les accompagner et de les aider à déterminer leur valeur marchande. «Il ne s'agit pas seulement de mettre une valeur du potentiel immobilier de l'entreprise, mais dire ce qu'elle vaut dans le marché, sa compétitivité est mise en relief. Il faut faire en sorte que le gap qui existe entre la qualité des demandes de financement et les capacités de financement se rétrécisse. Il ne faut plus prendre de risques qui génèrent de nouvelles créances non performantes dans les banques». M. Benkhalfa recommande, pour diminuer les risques encourus, l'orientation des entreprises vers les secteurs porteurs, mais aussi veiller à ce que les banques dans la prise de risque soient entourées de toutes les précautions y compris lorsque les entreprises sont dans le portefeuille. En chiffres l Actuellement, 80% des portefeuilles des banques sont destinés aux entreprises et notamment aux PME/PMI. Au premier semestre de l'année, il y avait plus de 2 000 milliards de dinars en crédits à l'économie octroyés par les banques, dont plus de 1 800 milliards de dinars destinés aux entreprises. Parmi ces entreprises figurent les microentreprises dont le nombre a dépassé les 81 000 microentreprises qui ont produit plus de 204 000 emplois directs. Aussi, sur les 2 000 milliards de dinars en crédit à l'économie, 500 milliards de dinars sont octroyés aux PME/PMI et aux microentreprises ne constituant que 20% des PME/PMI.