Opportunité n Le prix du baril restera élevé, du moins jusqu'au deuxième trimestre 2008,et la demande mondiale augmentera en Amérique et en Europe. Le prix du pétrole, qui a connu pour la quatrième année consécutive des niveaux record, semble profiter entièrement à l'économie algérienne, même si le pétrole algérien est toujours exporté en dollars. Certes, cette devise a connu une baisse de 40% depuis 2001 par rapport à l'euro. «Cependant, le prix du pétrole qui s'est multiplié par 3 depuis 2005, profite entièrement à l'Algérie avec une augmentation de 30% du prix du baril. Cela dit, l'Algérie qui vend toujours son pétrole en dollars se voit compenser cette perte de change par cette hausse du prix du baril de 30%, a encore expliqué Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines, lors d'une conférence de presse animée hier au siège du journal El-Moudjahid. M. Khelil a souligné que cette envolée des prix du pétrole, où le brent américain WTI a atteint, le 16 octobre, un pic de 87,43 dollars/baril, est due surtout à la tension apparue à la frontière entre la Turquie et l'Irak, avec les conséquences d'une invasion par l'armée turque. «Dans cette situation, l'augmentation de l'offre Opep de 0,5 million de barils par jour, à partir du 1er novembre, est perçue comme insuffisante par les acteurs du marché, préoccupés par la nécessité de reconstituer des stocks pour la saison hivernale qui serait très froide en Amérique du Nord et en Europe. Selon le ministre de l'Energie, les stocks commerciaux des pays de l'Ocde, ont atteint un niveau de 2 663 millions de barils à la fin août 2007. Ils sont inférieurs par rapport à leur niveau à la même période de l'année précédente, mais restent supérieurs à la moyenne des cinq dernières années. Toutes ces données annoncent, selon Khelil, une croissance de la demande mondiale de pétrole plus soutenue, comparée à l'année courante, tirée par une expansion économique continue. Cependant, pour 2008, selon le ministre de l'Energie, l'offre hors Opep progressera fortement. Ce qui, conjugué à d'autres facteurs, ramènera les prix vers des niveaux plus soutenables. Abordant le différend qui existait entre l'Espagne et l'Algérie sur le gaz algérien, M. Khelil a souligné que les choses s'améliorent à la suite de la visite du ministre espagnol de l'Energie et des Mines. L'autorisation de participation de Sonatrach dans le capital de Medgaz à hauteur de 36%, ses droits de vote correspondant à son niveau de participation ont été par la suite notifiés à Sonatrach et publiés par les autorités espagnoles. «A la suite de la notification de ces autorisations et de la levée de l'ensemble des conditions imposées par la partie espagnole, Sonatrach a décidé le retrait du recours introduit», a affirmé M. Khelil. Gassi Touil, les raisons d'une résiliation l Les sociétés espagnoles Repsol YPF et Gas Natural ont constitué un consortium qui a participé et a été sélectionné dans le cadre d'un processus de compétition par voie d'appel d'offres, comme partenaire de Sonatrach pour la réalisation du projet intégré Gassi Touil. Le contrat pour la réalisation de ce projet a été signé par les parties le 1er décembre 2004 et entré en vigueur le 2 mai 2005 après son approbation par décret présidentiel. Le contrat prévoit un certain nombre d'obligations devant être réalisées par le partenaire, notamment l'obtention du 1er GNL en novembre 2009. Cependant, deux ans après l'entrée en vigueur du contrat, le Consortium espagnol, avançant un certain nombre de raisons, notamment le renchérissement des coûts de réalisation des usines de traitement et de liquéfaction de gaz naturel, tente de justifier les retards que subit le projet et recherche des solutions alternatives transitoires auprès de Sonatrach. Ces «manœuvres» espagnoles ont été dénoncées par Sonatrach qui a mis en demeure les Espagnols de respecter les dispositions contractuelles notamment le maintien du caractère (intégré GNL) du projet. Par ailleurs, s'est même posée, aussi bien pour Sonatrach que pour le consortium, la question de la garantie des compensations pour le manque de revenus, en termes de fiscalités, attendus par l'État algérien dans les délais prévus. Les dernières positions affichées par le consortium préfigurent son incapacité à réaliser le projet, et notamment l'usine de liquéfaction et les installations de traitement du gaz, conformément à ses engagements contractuels, en termes de délais particulièrement. Le 4 juillet 2007, le différend a été porté devant les instances concernées pour une conciliation. Néanmoins, l'Algérie a jugé qu'il était plus utile de procéder à une résiliation.