Face à l'apparition de pratiques étrangères à notre Islam malékite, le ministère des Affaires religieuses va prendre des mesures de nature à prémunir notre société contre la division. «Nous ne voudrions pas que nos jeunes aillent vers des mousalayate non déclarés et clandestins. Nous ne voudrions pas qu'ils aillent dans des caves pour apprendre la religion par des CD et d'autres supports subversifs», a fait savoir ce matin sur les ondes de la chaîne III, Mohamed Aïssa, directeur de l'orientation religieuse au ministère des Wakfs et des Affaires religieuses. Une opération de recensement de ces petits lieux de culte «squattés par des terroristes» est en cours. «Environ 40 moussalas non déclarés ont été recensés à travers la wilaya d'Alger et c'est la raison pour laquelle, nous avons saisi les autorités, soit pour les mettre en conformité, soit les fermer carrément», précise l'intervenant qui n'omet pas de signaler, au passage, «le nécessaire contrôle des moussalayate qui se situent au niveau des campus, des lycées, des entreprises et des institutions». Question dogme, le rite malékite sera désormais le seul référent. «Nos aïeux ont fait des choix fondamentaux quant à la façon de pratiquer la religion. Ils ont choisi le rite de Malek Ibn Anas parce qu'ils estimaient à raison que ce rite concilie la foi et la raison. Ils ont choisi aussi le soufisme comme source de spiritualité…», explique M. Aïssa. Plus précis, il prend à témoin les érudits qui confirment que «la pratique de la religion doit embrasser la culture de la région». Ces choix fondamentaux ont été éclaboussés, dira-t-i par «l'invasion d'autres rites et de mouvements qui nous parviennent par plusieurs supports médiatiques». Les chaînes satellitaires, les CD et les sites Internet en sont les principaux canaux, dès lors que «notre jeunesse s'égare par mimétisme et perd ses référents en se dirigeant vers des savants qui sont mis à la Une par ces mêmes supports et qui estiment que pour bien pratiquer la religion, il faut s'orienter vers un leadership qui ne s'apparente en rien aux référents algériens», fera-t-il savoir. Immuniser les mosquées contre la greffe qui a été faite en Algérie par le courant salafiste et chiite, passe, selon l'invité de la Radio, par des efforts considérables. «Nous fournissons actuellement des efforts pour perfectionner les imams, pour les recycler à nouveau et leur inculquer les préceptes du dogme malékite. Des efforts sont également déployés par nos inspecteurs qui sont chargés de veiller à la bonne pratique et à la soumission des orientations qui émanent du collectif scientifique qui siège au niveau de la tutelle», confirme M. Aïssa. «Le takfirisme nous est étranger» l Le takfirisme qui est le dogme d'El-Qaîda et du Gspc émane d'une compréhension déformée de l'Islam. «Né en Egypte, il a été exporté en Afghanistan et est actuellement importé à la mosquée algérienne. C'est dire que c'est un phénomène qui nous est étranger», précise Mohamed Aïssa , chargé de l'orientation religieuse au ministère des Affaires religieuses. Le meilleur moyen de le combattre, à son avis, c'est d'immuniser la société en formant l'imam. «Une décision a été prise au niveau du ministère pour n'accepter comme auxilliaire de mosquée que les personnes qui ont été formées. Nous allons soumettre tous les muezzins, tous les maîtres du coran et tous les gardiens de mosquées à une formation de deux années durant lesquelles, une formation religieuse, scientifique et professionnelle va leur être inculquée», confirme-t-il et d'ajouter : «Nous n'allons pas accepter des imams qui n'ont pas eu le baccalauréat. Les universitaires vont être soumis à un perfectionnement et à une formation professionnelle.»