«Le problème de la jeunesse dans notre pays comme, du reste, dans de nombreux autres, est devenu dramatique depuis l'apparition du phénomène de ce qu'on appelle les harragas. Néologisme affreux et tragique qui fait son apparition et qui illustre la gravité de la crise de la jeunesse dans le monde actuel», a affirmé ce matin le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, dans son discours prononcé, à l'occasion de la clôture de la rencontre Gouvernement - Walis au Palais des Nations, Club des Pins, Alger. «Je n'ai pas besoin de souligner combien ce phénomène est grave et notamment dans notre société habituellement très attachée à ses traditions ancestrales et aux liens familiaux. Les 2 400 harragas recensés et les kamikazes d'Alger, de Lakhdaria, de Batna et de Dellys pourraient devenir bien plus nombreux si l'on n'y prenait pas sérieusement garde», a-t-il ajouté. Soulignant que l'Etat a consenti bien des efforts «pour la construction d'un environnement favorable au développement de la jeunesse et à son insertion socio-professionnelle», avec notamment la mobilisation de 150 milliards de dinars au seul secteur de la jeunesse et des sports, et ce, dans le cadre des programmes d'équipement depuis le début de la décennie actuelle ; le Chef de l'Etat a néanmoins reconnu que de graves problèmes subsistent encore et «menacent aujourd'hui la nouvelle génération». «Il faut reconnaître que les politiques nationales n'ont pas toujours été à la hauteur des attentes de nos jeunes. Elles ont manqué d'efficacité et de cohérence du fait de l'absence de mécanismes opérationnels et de coordination des diverses institutions chargées des questions de la jeunesse», a-t-il déclaré dans le même ordre d'idées. Pour le président de la République «l'étape actuelle de l'évolution du pays étant marquée notamment par le phénomène des harragas et des kamikazes, le problème du devenir et de l'avenir des jeunes est plus que jamais posé aux pouvoirs publics. Il doit susciter des réflexions, des analyses et surtout une action concertée et persévérante de grande envergure. L'Etat et les collectivités locales sont interpellés sur leur politique de la jeunesse». «J'invite les jeunes à s'organiser pour mieux bénéficier de l'aide de l'Etat», a encore déclaré le chef de l'Etat. Par ailleurs et s'exprimant sur la situation du sport national, M. Bouteflika a jugé que celui-ci «connaît une décadence qui semble éternelle».