La première décision serait la séparation en deux du ministère de la Jeunesse et des Sports. Jusqu'à preuve du contraire, c'est le secteur des sports qui accapare tous les regards et toutes les attentions. Si au moins les résultats étaient réconfortants ! Le problème de ces jeunes qui fuient leur pays au péril de leur vie est devenu récurrent, sans pour autant réveiller la conscience et le sens de la responsabilité des pouvoirs publics, à quelque niveau où ils exercent. Des discours ont suivi à chaque fois que des morts sont rejetés par les flots de la Méditerranée. Il y a eu même des rencontres au sommet qui se sont penchées sur ce problème, dont l'une a été présidée par le premier magistrat du pays, le 23 octobre 2007, devant le gouvernement au grand complet et les walis. Le Président a reconnu que les politiques nationales ont peu pris en charge les aspirations de ce segment important de la population dont 70% ont moins de 20 ans. Près de deux ans après, la situation est la même sinon aggravée, et les victimes expiatoires sont devenues par la loi des inculpés à traduire devant les tribunaux. On ne guérit pas un mal profond et sédimenté par la marginalisation de cette force vive avec des oukases, mal superficiel comparé à la malvie quotidienne. Le fait d'aligner des chiffres et des statistiques de l'Ansej ou du préemploi ne suffit pas à cacher ce fléau appelé “harraga, néologisme affreux et tragique” (l'expression est du président de la République). Ballottés d'une bureaucratie à une autre, ces jeunes sans attaches ont préféré les flots et briser les amarres pour fuir leur pays pour un autre d'adoption. Ces drames au quotidien continueront tant que cette population n'aura pas la certitude qu'elle a une place chez elle, y compris dans les rouages de l'Etat, squattés par une génération qui ne veut pas céder la place. La première décision serait la séparation en deux du ministère de la Jeunesse et des Sports. Jusqu'à preuve du contraire, c'est le secteur des sports qui accapare tous les regards et toutes les attentions. Si au moins les résultats étaient réconfortants ! Sans une véritable prise en charge soutenue par une réelle volonté politique, le phénomène perdurera et s'aiguisera pour ces jeunes de 20 ans, et qui veulent mourir. O. A.