Dans un court discours qu'il a prononcé à l'occasion de la réunion gouvernement-walis, et portant sur la mise en place d'une politique nationale pour la jeunesse, le chef de l'Etat est revenu sur les phénomènes kamikazes et harraga qui commencent à prendre place dans la société. Ces phénomènes sont une menace pour l'avenir du pays, un néologisme affreux et tragique qui vient de faire son apparition et qui illustre, selon le Président, la gravité de la crise que vit la jeunesse, d'autant plus que 2 400 harraga ont été recensés. Le président Bouteflika a mis en exergue le danger que représentent ces phénomènes qui pourraient devenir "bien plus nombreux si l'on ne prend pas sérieusement garde". Le président Bouteflika a souligné que l'étape actuelle que vit le pays est marquée notamment par le phénomène des kamikazes et des harraga, une situation qui laisse le problème de l'avenir des jeunes plus que jamais posé aux pouvoirs publics. A ce titre, il a insisté sur le fait que ce problème doit susciter des réflexions, des analyses et surtout une action concertée et persévérante de grande envergure. Ajoutant que l'Etat et les collectivités locales sont interpellés sur la politique de la jeunesse, notamment en ce qui concerne l'association des jeunes aux efforts des autorités pour la reconstruction, l'avenir des jeunes dans une mondialisation "envahissante", fondée sur "une concurrence impitoyable" et surtout en ce qui concerne les mesures nécessaires destinées à mettre les jeunes à l'abri de l'instrumentalisation à des fins "criminelles" et à les dissuader de la recherche désespérée des visas pour l'étranger. Une question est primordiale pour le chef de l'Etat c'est "comment inciter les jeunes à faire confiance en leurs propres capacités et aux institutions de leur pays". La réponse est dans la mise en place d'une nouvelle réflexion pour sauver la jeunesse de la marginalisation et également la perte de confiance en soi et cela en adaptant de nouvelles approches et de nouvelles méthodes dans la prise en charge des attentes de la jeunesse qui constitue plus de 70% de la population. Dans ce cadre, il a affirmé que la mise en place d'une démarche globale équilibrée et intégrative pour la prévention et la sauvegarde de la jeunesse ne peut aboutir que si les différents secteurs de l'Etat, ayant en partage "de lourdes" responsabilités de la jeunesse s'accordent sur les objectifs stratégiques et les actions prioritaires à mener pour répondre aux besoins des jeunes. Dans le même temps , le président de la République a mis en exergue la nécessité de la mise en œuvre d'une politique rénovée de la jeunesse qui devra être fondée sur une implication et une participation plus active des jeunes dans l'édification de l'avenir. A ce titre, il a souligné que le jeune devra en effet pouvoir émerger en tant qu'acteur social à travers les opportunités d'entreprendre et la promotion de la vie associative "véritable creuset de la citoyenneté". Dans cette perspective, il a affirmé que l'Etat doit mener une évaluation sans complaisance des politiques menées à l'endroit de la jeunesse, notamment en matière d'emploi, et apporter les correctifs nécessaires aux dispositifs actuels. Une démarche qui doit se faire également au niveau des systèmes de l'enseignement et ceux de l'enseignement professionnel. Il est question aussi d'aider à l'émergence d'une vie associative rénovée et à la soutenir dans le cadre d'un "vrai partenariat". En outre, le chef de l'Etat a annoncé qu'une politique d'intégration va être élaborée. Cette dernière vise à améliorer l'efficacité des actions engagées et rénover les méthodes de travail et également l'adhésion des jeunes aux programmes des secteurs qui vont être lancés. Tout en précisant que cette politique n'est pas conjoncturelle mais porte sur le très long terme. En appelant les jeunes à s'organiser tout en leur garantissant le soutien de l'Etat, le Président a évoqué la nécessité que les programmes de développement économique et social reflètent les préoccupations et les aspirations des jeunes et soient porteurs de véritables perspectives d'avenir. Enfin, et d'un air désolé, il a tenu à rappeler qu'aucun Etat ne s'est investi comme l'a fait l'Algérie pour la mise en place des réformes dans tous les domaines dont celui de la jeunesse et également les différents budgets importants dégagés dans ce cadre ; d'ailleurs celui de la jeunesse et des sports a atteint 150 milliards de dinars mais le problème, selon le chef de l'Etat, réside dans la destruction de la cellule familiale. Par ailleurs, le Président a écouté les différents rapports et exposés des walis sur la prise en charge des jeunes.