Sensibiliser le citoyen, lui expliquer que le don de sang ne doit pas se limiter au cercle familial et lui inculquer une culture du don de sang afin qu'il réponde à toute sollicitation dans ce sens. Tels ont été les principaux axes autour desquels a tourné la conférence de presse animée, hier, par la Fédération algérienne des donneurs de sang au siège du quotidien El-Moudjahid. Tout en insistant sur le fait que le don de sang est nettement en deçà des attentes, M.Gherbi, président de la Fédération algérienne des donneurs de sang, indiquera qu'à la veille de la célébration de la Journée nationale du don de sang prévue pour après-demain (cette année, c'est Boumerdès qui abritera la cérémonie officielle liée à cette journée), il y a lieu de redoubler les efforts afin que les hôpitaux ne vivent plus sous la hantise du manque de ce liquide vital pour les malades. L'orateur n'omettra pas de rendre hommage aux donneurs de sang, «des personnes exceptionnelles qui rendent, sans aucune contrepartie, un incommensurable service à leurs semblables.» Parlant du rôle de son association, l'orateur rappellera qu'elle était avant tout d'essence humanitaire. «Nous avons comme point de mire les jeunes sans lesquels, bien évidemment, rien ne peut être fait. Nous tentons de les sensibiliser dans les lycées, les universités et les mosquées. Nous aspirons au jour où le citoyen offrira son sang, non pas à un membre de sa famille qui en a besoin, mais parce que ce citoyen a l'intime conviction qu'il peut lui-même tomber malade.» De son côté, le Pr Kezzar, directeur général de l'Agence nationale du don de sang, après avoir noté que durant l'année écoulée, qu'il y a eu 335 000 dons au niveau national, indiquera que la fédération avait des comités locaux un peu partout sur le territoire national. «Nous avons un ambitieux Programme national du sang (Pnas). 12 nouveaux centres de sang seront bientôt construits, un camion de collecte par wilaya ainsi que des équipements nécessaires pour la séparation des différents composants du sang sont plus que nécessaires», notera le professeur. Pour lui, 3 secteurs doivent impérativement être ciblés. Celui des affaires religieuses, celui de l'éducation et enfin celui relevant de l'enseignement supérieur. Dans la foulée, il regrettera que des échos, lui parvenant par-ci, par-là, indiquent que la collation (du reste obligatoire après une opération relative à un don de sang) n'est pas offerte. Avant de clore son intervention, le DG de l'Agence nationale du don de sang appellera à davantage de mobilisation afin que les gens offrent spontanément leur sang. «Durant le ramadan et également en été, période où les étudiants et les travailleurs sont en congé, nous avons d'énormes difficultés pour nous procurer le précieux liquide», notera-t-il. Intervenant pour clore les débats, El-Hadj Ouhada, membre fondateur de la Fédération algérienne des donneurs de sang, n'y est pas allé par trente-six chemins pour fustiger le ministère de la Solidarité nationale. «On aide tout le monde sauf nous. Pourquoi ?» s'est-il demandé.