Résumé de la 3e partie n Avec la complicité de la femme du diable, né coiffé obtient deux réponses des trois énigmes et deux cheveux d'or. Le diable avertit sa femme de ne le déranger sous aucun prétexte… Le diable se leva en criant et voulait la battre ; elle le calma encore en disant : «Qui peut se garder d'un mauvais rêve? — Qu'as-tu donc rêvé encore ? demanda-t-elle avec curiosité. — J'ai rêvé d'un passager qui se plaignait de toujours passer l'eau avec sa barque, sans que personne le remplaçât jamais. — Hé ! Le sot ! répondit le diable : le premier qui viendra pour passer la rivière, il n'a qu'à lui mettre sa rame à la main, il sera libre et l'autre sera obligé de faire le passage à son tour.» Comme l'hôtesse lui avait arraché les trois cheveux d'or, et qu'elle avait tiré de lui les trois réponses, elle le laissa en repos, et il dormit jusqu'au matin. Quand le diable eut quitté la maison, la vieille prit la fourmi dans les plis de sa robe et rendit au jeune homme sa figure humaine. « Voilà les trois cheveux, lui dit-elle ; mais as-tu bien entendu les réponses du diable à tes questions? — Très bien, répondit-il, et je m'en souviendrai. — Te voilà donc hors d'embarras, dit-elle, et tu peux reprendre ta route.» Il remercia la vieille qui l'avait si bien aidé, et sortit de l'enfer, fort joyeux d'avoir si heureusement réussi. Quand il arriva au passager, avant de lui donner la réponse promise, il se fit d'abord passer de l'autre côté, et alors il lui lit part du conseil donné par le diable : «Le premier qui viendra pour passer la rivière, tu n'as qu'à lui mettre ta rame à la main.» Plus loin, il retrouva la ville à l'arbre stérile ; la sentinelle attendait aussi sa réponse : « Tuez la souris qui ronge les racines» dit-il, et les pommes d'or reviendront.» La sentinelle, pour le remercier, lui donna deux ânes chargés d'or. Enfin, il parvint à la ville dont la fontaine était à sec. Il dit à la sentinelle : «Il y a un crapaud sous une pierre dans la fontaine ; cherchez-le et tuez-le, et le vin recommencera à couler en abondance.» La sentinelle le remercia et lui donna encore deux ânes chargés d'or. Enfin, l'enfant né coiffé revint près de sa femme, qui se réjouit dans son cœur en le voyant de retour et en apprenant que tout s'était bien passé. Il remit au roi les trois cheveux d'or du diable. Celui-ci, en apercevant les quatre ânes chargés d'or, fut grandement satisfait et lui dit : « Maintenant toutes les conditions sont remplies, et ma fille est à toi. Mais, mon cher gendre, dis-moi d'où te vient tant d'or, car c'est un trésor énorme que tu rapportes. — Je l'ai pris, dit-il, de l'autre côté d'une rivière que j'ai traversée ; c'est le sable du rivage. — Pourrais-je m'en procurer autant ? lui demanda le roi, qui était un avare. — Tant que vous voudrez, répondit-il. Vous trouverez un passager; adressez-vous à lui pour passer l'eau, et vous pourrez remplir vos sacs.» L'avide monarque se mit aussitôt en route, et arrivé au bord de l'eau, il fit signe au passager de lui amener sa barque. Le passager le fit entrer, et, quand ils furent à l'autre bord, il lui mit la rame à la main et sauta dehors. Le roi devint ainsi passager en punition de ses péchés. « L'est-il encore ? — Eh ! sans doute, puisque personne ne lui a repris la rame.