Marché exclusif des seuls concessionnaires, l'importation des véhicules neufs va désormais passer son propre… contrôle technique. Un décret exécutif adopté hier en Conseil de gouvernement «sera de nature à réglementer une activité commerciale objet de toutes les dérives», a reconnu Abderrachid Boukerzaza, ministre de la Communication, lors du traditionnel point de presse animé au CIP, en compagnie de Mohamed Meghlaoui. La soixantaine de concessionnaires, qui se partagent un marché de plus de 900 000 véhicules depuis moins de cinq ans, seront en premier lieu obligés de diminuer le taux de l'apport initial exigé au client. Oscillant longtemps entre 20 et 40%, l'avance ne devra plus excéder «le taux raisonnable de 10%» a fait valoir, d'emblée, M. Boukerzaza motivant cette décision «par le souci de protéger le consommateur algérien». Le décret en question, sorte de cahier des charges, impose aux concessionnaires, l'exigence absolue d'importer des véhicules conçus selon les standards et normes des pays d'origine «afin d'apporter un plus dans la sécurité routière», dira l'intervenant. Eux et leurs revendeurs agréés devront par la suite assurer un service après-vente fiable, un stock de pièces détachées suffisant, un respect total du délai de livraison qui ne saura dépasser les 30 jours et un respect surtout de la nature du contrat, car comme l'a si bien expliqué Boukerzaza «en signant le contrat, un client paie à l'avance un véhicule avec options, mais le jour de la livraison, il se rend compte vite qu'il a payé en fait une voiture de base». Ces mesures ainsi formulées visent, selon le ministre de la Communication, «à réglementer un marché libre» et à «sécuriser les potentiels acquéreurs que ce soit sur les coûts, les délais ou la fiabilité du véhicule». Le moment s'y prête, selon lui vu que «le marché des véhicules neufs est en pleine expansion, surtout depuis l'arrêt définitif de l'importation des véhicules de moins de trois ans». En effet et dans les chiffres qu'il a communiqués, il ressort que pas moins de 900 000 véhicules neufs ont été écoulés sur le marché algérien depuis 2003. Le chiffre le plus récent est de l'ordre de 191 000 unités vendues à fin juin 2007.