Phénomène n La problématique de l'extraction du sable de l'oued Sebaou s'est posée dans la wilaya de Tizi Ouzou en 1983. Cette année-là la région a été touchée par une forte sécheresse qui s'est traduite par la réduction sensible du volume des apports en agrégat pour remplacer le volume extrait chaque année et qui est nettement supérieur ; ce qui ne permet pas une régénération de la couche du sable qui protège la nappe phréatique. Toutefois, l'administration n'a commencé à régir qu'en 1990 et ce, à la suite d'un compte rendu d'inspection du comité de lutte anti-sécheresse, sur l'exploitation du tout venant d'oued, effectué le 13/02/1990. Depuis plusieurs arrêtés ont été pris sans qu'aucun ne parvienne à arrêter le massacre qui a franchi aujourd'hui la ligne rouge. Le premier texte émis par l'administration date du 31/03/1990 et stipule l'interdiction d'extraction de Tout Venant d'Oued (TVO)à l'aide de pelles baladeuses pour une durée de 6 mois. Suivront ensuite d'autres lois qui ont connu un semblant d'application mais qui a toujours été éphémère dont l'interdiction de livraison du sable en dehors de la wilaya (30/04/1990). Le premier décret qui exige la fermeture des sablières, a été promulgué le 23 novembre 1992 mais les exploitants ont continué à extraire le sable du lit de l'oued et en 1996 une mise en demeure de démantèlement des sablières leur a été notifiée suivie aussitôt d'une autre leur demandant de cesser sans délai l'exploitation illicite de sable. Mais l'activité n'a pas pour autant cessé puisqu'en janvier 2005 l'administration «récidive» avec un arrêté portant interdiction temporaire d'extraction et d'enlèvement de tout venant d'oued et fermeture de toutes les sablières opérant au niveau de l'ensemble des oueds de la wilaya. Prouvant par la même occasion que les lois ne sont jamais appliquées par ceux-là mêmes qui les promulguent, l'arrêt de toute exploitation de l'oued qui devait avoir lieu le 31/12/2006, car à cette date sont arrivés à échéancesles contrats d'exploitation des 7 sablières implantées sur le Sebaou, n'a pas eu lieu en dépit des promesses du wali de préserver la principale ressource hydrique de la wilaya en recourant aux agrégats des carrières et au non-renouvellement des contrats des sablières implantées sur l'oued. D'autres arrêtés ont été pris et aujourd'hui l'institution qui a fait de la «lutte contre la mafia du sable», son cheval de bataille, en l'occurrence l'APW, s'est, elle aussi, rangée dans le camp des silencieux. La dernière session consacrée à l'environnement (juin 2006) n'a, à aucun moment, fait référence à la catastrophe qui guette la principale ressource en eau de la wilaya. Le massacre continue…