Dessein n Israël cherche à couper toute relation économique avec la bande de Gaza. L'objectif est clair, anéantir définitivement le Hamas, en y créant un marasme social et ainsi un soulèvement populaire contre le gouvernement de Haniyeh. A quelques semaines de la conférence internationale sur le Moyen-Orient, Israël souffle le chaud et le froid. Pour leurrer l'opinion internationale, Ehud Olmert n'hésite pas à échanger, devant les caméras du monde entier, des sourires avec Abbas. Mais sur le terrain, c'est une véritable «punition collective» qui se prépare contre la population palestinienne à Gaza. La preuve, l'Etat hébreu va réduire les livraisons de carburant à la bande de Gaza à partir d'aujourd'hui à la suite de la décision du gouvernement de considérer ce territoire comme une «entité hostile». «Dès ce dimanche (aujourd'hui), la réduction des livraisons de carburant se fera sentir et nous effectuerons des coupures d'électricité dès les prochains jours», a déclaré le porte-parole du ministre de la Défense Ehud Barak. «Concernant ces coupures, il reste des problèmes juridiques à régler», a-t-il ajouté, allusion à des recours possibles d'organisations des droits de l'Homme israéliennes devant la Cour suprême contre ces sanctions qu'elles considèrent comme des «punitions collectives». Pour contrer de tels recours et anticiper les critiques internationales, ces sanctions ont été présentées non comme des représailles aux tirs de roquettes palestiniens, mais comme des mesures de séparation d'avec la bande de Gaza. «Nous voulons nous séparer de la bande de Gaza au niveau des infrastructures dans toute la mesure du possible», a déclaré à ce propos samedi le vice-ministre de la Défense, Matan Vïlnaï, ajoutant que le principe de la séparation «a été approuvé il y a deux semaines par le gouvernement israélien, et que son application n'est retardée qu'à cause d'un simple examen juridique». «A terme, nous voulons nous séparer totalement de ce territoire, à 100%», a-t-il insisté, en soulignant qu'Israël lui fournit pour l'heure tous les carburants dont il a besoin ainsi que les deux-tiers de son électricité. «Actuellement, plus de 100 camions chargés de vivres et de produits de base venant d'Israël entrent tous les jours dans la bande de Gaza pour y éviter une crise humanitaire, mais il faudra également trouver à ce niveau une solution de rechange», a encore déclaré M. Vilnaï. En septembre, le cabinet israélien de sécurité a décrété «entité hostile» la bande de Gaza, contrôlée depuis la mi-juin par le mouvement islamiste Hamas à la suite d'un coup de force contre les services de sécurité du Fatah, le parti du président palestinien Mahmoud Abbas. Le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, avait, lui, annoncé jeudi qu'Israël allait procéder à des coupures périodiques d'électricité et limiter ses livraisons de carburant à la bande de Gaza, à cause des tirs de roquettes contre le sud d'Israël.