Benzerga-djelloul, la seule école primaire de 7 classes, surplombe les gourbis de Tamezguida. Elle est aussi entourée d'un autre petit quartier de taudis qui existe, selon ses occupants, depuis les années 1980. L'école compte près de 300 élèves. Elle a ouvert ses portes à la fin des années 1970, selon un habitant du quartier. L'école a déjà été brûlée durant la décennie noire, privant beaucoup d'enfants d'instruction. Ils n'ont repris les cours que depuis une année. «je n'oublierai jamais l'image de notre école en flammes, le jour de nos examens», témoigne Ahmed, un jeune fellah de 25 ans, maigre et brun. «nous étions faibles et perdus sans armes, confrontés au problème du terrorisme. Mais maintenant nous pouvons nous défendre», dira un vieil homme. Ahmed, pour sa part, se révolte contre le manque du strict nécessaire pour mener une vie tout juste décente et là je ne parle pas des structures de divertissement qui sont inexistantes. «La commune de Beni Haoua ne dispose pas de maison de jeunes. Comment voulez-vous que Tamezguida en ait une ?», s'interroge-t-il d'une voix basse, avec un sourire désabusé sur les lèvres. «La plupart des jeunes ne travaillent pas. Ils n'ont rien à faire hormis l'agriculture chez certains fellahs pour subvenir aux besoins de leur famille pauvre», intervient un quinquagénaire. «on se souvient de nous pour les campagnes électorales seulement », ajoute-t-il. «Si seulement elles pouvaient durer !», dit sarcastique un jeune.