Les habitants de Tamezguida vivent dans des conditions précaires. La plupart sont des saisonniers dans des champs agricoles près de Breira ou autres localités de Beni Haoua ou ailleurs dans d'autres wilayas. Ne possédant aucun potentiel agricole, on dénombre à Tamezguida, pas moins de 100 familles vivant dans des gourbis implantés sur une large surface montagneuse. Le reste des habitants sont éparpillés. Ils s'approvisionnent aussi bien des localités les plus proches de la wilaya de Chlef que celles de l'extrême ouest de la wilaya de Tipaza (Damous). La localité ne compte qu'une seule école primaire. Aussi, les enfants qui veulent poursuivre leurs études au CEM, doivent se rendre à Beni Haoua distant de 26 km de Tamezguida. Pour s'y rendre il faut qu'ils aient 100 DA quotidiens et se lever à 5h 30 ou 6h 00 pour prendre la camionnette bâchée (El-Bachy comme on la nomme ici), seuls véhicules qui peuvent rouler sur ces chemins étroits et en piteux état. 11 filles sont accompagnées par l'imam de la mosquée au début de la semaine pour les récupérer avec ses deux filles la fin de la semaine. Elles sont internes au CEM. L'imam s'est porté garant auprès des parents pour assurer gratuitement le transport de ces filles que l'on n'autorise pas à emprunter le même transport que les garçons. «Les filles étaient privées d'école durant la décennie noire», explique l'imam. A Tamezguida, l'analphabétisme touche surtout les filles qui doivent quitter l'école dès la fin du cycle primaire par manque de moyens mais aussi à cause de la mentalité des familles qui préfèrent marier leurs filles très jeunes.