Ouvrages n Le nombre de barrages en Algérie est passé de 14 à la fin des années 1960 à 59 actuellement et il va atteindre 72 d'ici à 2010 après l'achèvement des 13 ouvrages actuellement en chantier, alors que 27 autres sont au stade de l'étude. A partir de janvier prochain, chacun des 59 barrages éparpillés actuellement à travers le pays, aura son propre directeur, son propre budget et sa propre autonomie en termes de maintenance et d'entretien. «La gestion de ces infrastructures qui ont coûté énormément d'argent à l'Etat, doit être dorénavant décentralisée», a affirmé, hier, le ministre des Ressources en eau lors d'une réunion ayant regroupé, outre les chefs d'exploitation des barrages, plusieurs cadres du secteur ainsi que des représentants du département de l'agriculture et de la pêche. Cheville ouvrière d'un nouveau système de gestion des barrages devant être mis en place début 2008, cette décentralisation «basée sur la formation des gestionnaires» devra atténuer, selon Abdelmalek Sellal, la pression qui s'exerce jusque-là sur les finances publiques. Le ministre fera savoir, en guise d'argument, que la construction d'un barrage «coûtait entre 5 et 50 milliards de dinars en moyenne, selon la capacité». Une instruction a été donnée, dans la foulée, aux présents afin de confectionner, immédiatement après la réunion, la première dans les annales, «une feuille de route» définissant les modalités de fonctionnement dudit système de gestion. M. Sellal, qui a procédé récemment au limogeage du directeur de l'Agence nationale des barrages (ANB) pour «insuffisance de résultats», a recommandé la classification de tous les barrages en fonction de leur capacité et de leur importance. Il a ordonné aussi de répertorier les besoins de chaque barrage en moyens matériels et humains. Dans ce registre précis, il annoncera qu'un recrutement spécifique sera effectué en 2008 pour «doter les barrages d'agents d'entretien et d'ingénieurs que ce soit en mécanique ou en génie civil». M. Sellal fera savoir, par ailleurs, que son département vient d'installer une entreprise de gestion, d'exploitation et de maintenance du barrage géant de Beni Haroun qui doit alimenter 6 wilayas de l'Est du pays. La même mesure va concerner, par la suite, les barrages de Taksebt (Tizi Ouzou), et de Koudiat Acerdoune, puis le système MAO (Mostaganem-Arzew-Oran) et enfin le projet de transfert des eaux souterraines de In Salah vers Tamanrasset. Pour prendre en charge le problème de l'érosion des bassins versants, à l'origine de l'envasement des barrages, le ministre des Ressources en eau a suggéré la mise en place d'un «programme rigoureux». Il a recommandé dans ce sens de monter des pépinières, en collaboration avec la Direction générale des forêts (DGF), pour alimenter en plants l'ensemble des ouvrages hydrauliques. Barrage de Beni Haroun «Aucun danger pour les populations» l Evoquant le barrage de Beni Haroun, qui connaît des problèmes techniques, Abdelmalek Sellal a assuré que l'ouvrage en question «ne représente aucun danger pour la sécurité des populations locales comme cela a été rapporté». Se voulant rassurant, il a expliqué que le seul problème qui se pose pour cet important barrage, réside dans des fuites d'eau dont «l'origine n'est pas encore identifiée». Le ministre a conclu en informant que «des experts étrangers de renommée internationale, notamment suisses, seront dépêchés en décembre prochain pour les contrôles nécessaires».