Le président soudanais Omar el-Béchir a qualifié hier, samedi, de «marché aux esclaves» l'opération avortée de l'organisation française Arche de Zoé visant à emmener en France des enfants présentés comme des orphelins de la région du Darfour dans l'ouest du Soudan. «C'est ce qu'on peut appeler un marché aux esclaves», a clamé M. Béchir durant un meeting à Wedmadani, la capitale de l'Etat d'Al-Jazira, à 180 km au sud de Khartoum, marquant le 18e anniversaire de la création des Forces de défense populaire, des supplétifs des forces armées qui avaient combattu dans le sud durant la guerre contre les ex-rebelles du sud Soudan. «L'opération a eu lieu au vu et au su des organisations caritatives occidentales et du gouvernement français», a ajouté le président soudanais, en dépit des démentis des autorités françaises. En rencontrant par la suite les responsables locaux, M. Béchir a accusé la France de «jouer un rôle dans la poursuite du conflit au Darfour en donnant l'asile à Abdel Wahed Mohammed Nour», un chef rebelle qui refuse toute négociations avec Khartoum.