Le Dr Abou Al IIa, spécialiste en chirurgie infantile, répond qu'il s'agit de «comprendre les délimitations de la pratique médicale en face des pesanteurs de la société, de l'éthique et de la religion notamment, avec le respect de l'intégrité morale et physique du patient». Le Dr Bekkat Berkani explique, pour sa part, que les exemples ne manquent pas à ce sujet. «Il faut reconnaître que le médecin fait face au poids de la société par rapport à plusieurs questions. Je prends les diagnostics anténatals comme exemple. Il arrive à des gynécologues de faire des diagnostics à travers lesquels, ils constatent que les fœtus ne sont pas viables. Ils sont alors devant un dilemme. Que faire dès lors ? Là, interviennent la société et les gens de la religion parce qu'il est évident que, nous médecins, nous sommes des praticiens, des techniciens qui prescrivent des traitements thérapeutiques et non pas des personnes à consigner des fetwas. C'est dire que pour ne pas outrepasser les règles de la bioéthique, il est impératif d'impliquer toute personne susceptible d'apporter une réponse convaincante».