Obstacle n Le Liban s'est réveillé ce samedi, matin sans chef de l'Etat après le départ d'Emile Lahoud sans qu'un successeur soit élu. Le pays fait face désormais à un vide présidentiel qui peut mener à une profonde instabilité. Quelques heures avant son départ, le président libanais a décidé de confier à l'armée la sécurité du pays, une initiative immédiatement rejetée comme inconstitutionnelle par le gouvernement du Premier ministre Fouad Siniora. «Un président de consensus devrait être élu», a-t-il affirmé juste avant de quitter le palais de Baabda. Le gouvernement de Siniora «est illégal et inconstitutionnel, quoi que disent l'Amérique et la France et d'autres», a ajouté l'ancien président. La séance parlementaire, d'hier, vendredi consacrée à l'élection d'un nouveau chef de l'Etat a été reportée pour la cinquième fois en deux mois, faute d'un accord entre la majorité parlementaire anti-syrienne et l'opposition. Une nouvelle séance a été fixée au 30 novembre prochain. Le Premier ministre libanais Fouad Siniora, dont le gouvernement est investi désormais de tous les pouvoirs exécutifs après la vacance de la présidence, est un homme déterminé qui est sorti de l'ombre après l'assassinat de Rafic Hariri, dont il était le bras droit. Son gouvernement a assuré qu'il continuerait «d'assumer ses responsabilités et d'exercer toutes ses prérogatives». En vertu de la Constitution, les prérogatives du chef de l'Etat sont automatiquement transmises au gouvernement en cas de vacance de la présidence. Le report de l'élection présidentielle aggrave les incertitudes sur l'avenir politique du pays et les inquiétudes sur une dégradation de la sécurité. De multiples interventions internationales, de la France en particulier, mais aussi de l'ONU et la Ligue arabe, pour débloquer la situation, sont restées vaines. En raison de la haute tension politique, les mesures de sécurité ont été renforcées, notamment à Beyrouth et ses environs. Blindés, soldats et membres des Forces de sécurité intérieure étaient postés aux principaux axes de la capitale. Au Liban, l'armée est régulièrement chargée du maintien de l'ordre.