Résumé de la 138e partie n Le Renard réussit, encore une fois, à échapper à la police pour rejoindre la gare ferroviaire. Renard s'enfonça dans son siège. Une sueur glacée l'inondait. Ils savaient maintenant qui il était. Peut-être avait-on retrouvé son casier judiciaire. Et si quelqu'un disait : «Il travaillait autrefois à l'Oyster Bar. Il était plongeur.» Supposons qu'ils pensent à la pièce et qu'ils y descendent pour voir. La bombe était reliée au réveil. Cela voulait dire que si quelqu'un entrait dans la pièce maintenant, on aurait le temps de faire sortir Sharon et Neil, peut-être même de désamorcer la bombe. Non, elle exploserait : probablement si quelqu'un y touchait ; elle était très sensible. Mais à quoi cela servait si Sharon et Neil n'y étaient plus ? Il n'aurait pas dû donner ce dernier coup de téléphone. C'était la faute à Sharon. Il aurait dû l'étrangler hier. Il se rappela la sensation qu'il avait éprouvée lorsque ses mains pressaient son cou, et qu'il sentait le battement de son sang sous ses doigts. Il n'avait jamais touché aucune des autres avec ses mains ; il avait seulement noué et serré leurs écharpes ou leurs ceintures. Mais elle ! Ses mains brûlaient du désir de lui encercler le cou. Elle avait tout démoli. Elle l'avait trompé en prétendant être amoureuse de lui. Cette façon qu'elle avait de le regarder, même à la télévision, comme si elle le désirait, comme si elle voulait qu'il l'emmène avec lui. Et hier, elle avait mis ses bras autour de lui pour prendre son revolver. Elle était mauvaise. C'était la pire de toutes, toutes les femmes dans les orphelinats, toutes les gardiennes dans les maisons de détention, toutes celles qui le repoussaient quand il essayait de les embrasser. «Arrête ! Ne fais pas ça !» Il n'aurait pas dû emmener Sharon dans la pièce. S'il n'avait emmené que le gosse, rien de tout cela ne serait arrivé. Elle l'avait forcé à le faire, et maintenant l'argent était perdu et ils savaient qui il était et il était obligé de se cacher. Mais il la tuerait avant. En ce moment, on devait commencer à évacuer les gares et les aéroports. Ils ne penseraient sans doute pas si vite à la pièce. La bombe c'était trop bon pour elle. Il fallait qu'elle lève les yeux et qu'elle le voie, qu'elle sente ses mains autour de son cou. Il fallait qu'il voie son visage sous le sien et qu'il la sente mourir. Il fallait qu'il lui parle, qu'il lui dise ce qu'il allait faire, et qu'il l'entende le supplier, et qu'il serre. Il ferma les yeux, avala sa salive. Il avait la bouche sèche, un frisson de plaisir le traversa. Il n'aurait besoin que de quatre ou cinq minutes une fois dans la gare. S'il arrivait dans la pièce à 11h 27, il aurait le temps. Il s'enfuirait par le tunnel de Park Avenue. Et même sans son magnétophone, il se souviendrait du son de sa voix. Il voulait se souvenir. Il s'endormirait en se souvenant de la voix de Sharon au moment où elle mourrait. Le gosse. Il le laisserait là. La bombe se chargerait de lui, de lui et de tous ces sales flics pourris, et de tous ceux qui ne seraient pas sortis à temps. Ils ne savaient même pas ce qui les attendait. (à suivre...)