Le phénomène de la congestion de la circulation automobile dans la capitale présente entre autres deux situations très singulières. La première : à toute heure, les artères de la ville sont encombrées au milieu de klaxons assourdissants. Un policier affecté à la rue Colonel-Amirouche (Alger centre) explique : «Il est 10h et la route est encore saturée. Cela s'explique par le fait que des personnes, des fonctionnaires mêmes, qui devraient être à leur poste de travail, traînent encore dans la rue. Il y a aussi ceux qui se rendent sur leur lieu de travail, pointent leur présence puis s'esquivent. En tout cas, ce ne sont pas des chômeurs qui passent et repassent devant moi dans des véhicules derniers cris.» Hakim dit qu'il est chef de département commerce dans une entreprise publique. «Je passe mes journées à ne rien faire dans mon bureau, autant traîner dehors et éviter le bla-bla des collègues», explique-t-il. Il dit ne rien craindre . «Tous les autres responsables traînent. Il nous arrive même de nous rencontrer dans la rue.» Le second fait singulier, c'est le nombre de personnes circulant dans une seule voiture. Une image : sur la trémie de Paradou (Hydra), 25 voitures se trouvent momentanément bloquées à cause d'un embouteillage. Sur les 25 véhicules, un seul a, à son bord, trois personnes (un couple et un enfant). Les autres se limitent à leur conducteur avec une certaine parité entre femmes et hommes. Ce fait peut se constater à tous les points de circulation. Explication ? « Les gens achètent leurs véhicules grâce à la formule du crédit automobile proposé par les banques», indiquent nos interlocuteurs.